Denis Bonzy

Jusqu’où peut monter la « culture » de l’exagération ?

Foot supporters 10 07 16

L'exagération gagne actuellement beaucoup de terrains. Communiquer est-ce surtout exagérer ? La période actuelle en France en donne des exemples quotidiens. Plus une expression de supporters de l'équipe de France de foot qui ne soit pas d'abord une forme d'hystérie et non pas de joie simple. Le peuple champion de la sinistrose monte dans les tours au moindre reportage en sautant l'étage de la joie pour immédiatement accéder à l'hystérie totale. Il faut crier, hurler, se maquiller, se bousculer … des scènes irréelles chauffées par les journalistes qui n'imaginent plus effectuer un reportage calme, serein, cool.

Idem pour les manifestations du printemps : un texte nullissime devient un test de mobilisation puisqu'il remettrait en question pas moins qu'un siècle d'acquis sociaux à en croire les déclarations syndicales officielles.  A ce rythme, pourquoi s'arrêter à un siècle … ? Qu'est ce qui justifie cette rupture dans la remontée dans le temps ? 

Hier en Grande Bretagne pour se féliciter de la désignation comme capitale de la Culture une ville organise une photo avec 3 200 personnes nues. Si elles n'avaient pas été nues, la scène aurait été moins … culturelle bien sûr. 

Nu GB 10 07 16

Et la liste des exagérations est interminable. Les exagérations n'apportent rien sur le fond mais la forme permet de retenir l'attention collective. 

Le tam tam médiatique encadre ce phénomène. Il le perfuse, le booste. Et le système s'alimente de ce cycle. Pour faire parler de soi, il faut exagérer. L'exagération assure de l'audience donc elle suppose de toujours plus exagérer pour surprendre. Où s'arrêtera ce cycle ? Bien difficile à dire.  Ce qui est sûr c'est que dans la période actuelle il ne fait pas bon s'embarrasser des nuances et de la modération. 

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