Dans le privé, les marqueurs sont assez simples. La première et la dernière lignes de bilan (CA et résultat) d'une entreprise restent des indicateurs toujours dignes d'intérêt avant des examens plus détaillés. Dans la vie publique française, les marqueurs d'activités sont où ? Depuis quelques années, ce qui est très impressionnant c'est de prendre le temps de se poser une question simple tous les semestres : "et finalement il s'est passé quoi d'important durable ? Qu'est ce qui a changé pour de bon de façon durable ?". Et, même avec la meilleure bonne foi, c'est le vide. Sur le plan national, on constate alors que tout a tourné autour de polémiques permanentes. Et sur le plan local maintenant de même.
La nouvelle idéologie en France c'est la polémique. Le socialisme s'est dissous. Le libéralisme économique n'est toujours pas né en France. Le communisme est au musée. Le nationalisme est sous plafond de verre. L'écologie est vampirisée par l'extrême gauche. Il ne reste donc que … la polémique. C'est la nouvelle idéologie. Mais le jour d'après la polémique, il reste quoi ? Rien si ce n'est la place pour une nouvelle polémique sur un autre sujet.
L'opinion publique française s'alimente au gré des polémiques permanentes. Des médias y trouvent leurs comptes par les audiences. C'est la "politique de comptoir". Le plus paradoxal, c'est de voir certains médias s'offusquer du cas Trump qui vit au rythme de ses polémiques et au même moment les mêmes médias "jouent le même jeu" en France…
Rarement l'impuissance publique n'a été aussi forte. Une impuissance telle que désormais il est même possible de vivre au rythme des mêmes polémiques qui reviennent en feuilletons à espaces irréguliers. Rien n'est jamais réglé. Tout est toujours disputé. A quel moment l'opinion prendra-t-elle compte que cet immobilisme absolu est suicidaire ?
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