Que serait la démocratie sans les actes ? Qui prétendrait sérieusement sortir d'une crise sans un bon diagnostic ? Tout le naufrage actuel de la France tient dans ces deux questions.
Parler n'est pas agir. Parler ou écrire donnent une orientation. Mais il faut des actes. Et les actes sérieux cohérents font défaut depuis si longtemps. Pourquoi ? Parce que les politiques courent après l'élection et pas après la solution des problèmes. La professionnalisation du corps politique français poussée à l'extrême fait que les politiciens sont trop dépendants de chaque élection parce qu'ils ne savent faire que de la politique. Et ne pas être élu c'est pour eux être voué au chômage. Donc une dépendance absolue avec chaque score électoral.
Pour guérir, il faut identifier d'abord les questions à régler. Or, la liste des questions non réglées, jamais réglées est immense. Quelques exemples :
- existe-t-il encore des zones de non droit dans des villes ? Oui à l'évidence,
- le laxisme avec des comportements religieux sectaires a-t-il disparu ? Non à l'évidence notamment pour des raisons de clientélisme électoral,
- le "vote religieux" existe-t-il déjà ? Oui à l'évidence. Et avec une efficacité et une discipline impressionnantes,
- les "règles" sont-elles mieux respectées aujourd'hui qu'hier ? Non. La France a accepté la disparition progressive du sacré dont le rapport à des règles de fonctionnement collectif avec la ligne claire de séparation entre ce qui se fait et ce qui ne se fait pas.
- …
Tant que cette réalité ne sera pas mieux considérée, ce sont des fuites en avant permanentes dans tous les domaines.
La courbe de la décadence est engagée. Elle a débuté en 1981 à tous égards notamment sur le plan financier. Et depuis, cette courbe n'a jamais été inversée. Elle a connu des étapes de stagnation mais jamais d'inversion. Si cette réalité perdure, la logique du naufrage est incontournable.
Aujourd'hui sur ce chemin, une étape nouvelle a été franchie avec l'enterrement de deux policiers tués en raison de leurs fonctions. C'est une disparition supplémentaire d'une frontière du sacré, de l'absolu qui ne se fait jamais. Et dans des conditions horribles à la caricature.
L'Histoire avec le recul sera très sévère pour l'actuelle période. Après la collaboration puis la décolonisation en totale débandade, c'est un seuil nouveau de naufrage d'une ex grande puissance qui est en train d'être vécu dans les seules tendances qui comptent pour un Etat c'est à dire à l'échelle de plusieurs décennies.
Laisser un commentaire