Un tournant dans la communication publique date des années 80 avec Reagan aux Etats-Unis. Son conseiller à la communication, Mike Deaver, met au point la stratégie de "faire la météo". Jusqu'alors, ce sont les événements réels qui dictaient leur loi. Là, ce sont les responsables politiques qui vont décider quels événements retenir. C'est la tactique dite de la "filière inversée".
Comme toujours, les politiciens français ont d'abord copié ce que les Etats-Unis comptent de … pire. Et cette logique de "filière inversée" est mise en oeuvre de façon généralisée en France.
En début de semaine, Valls proclame "aucune pénurie n'est à craindre". Aujourd'hui c'est la pagaille d'alimentation en carburant. 3 jours plus tard, les faits ont pris "leur revanche".
Hier, sur les stocks stratégiques, la "filière inversée" a été mise en échec dans la même journée.
C'est le véritable problème actuel : il ne s'agit plus de gérer mais de sauver la face par la communication gadget : une formule, une posture … sans jamais régler une question de fond.
Prenons l'exemple des blocages :
- qui paye le nouveau goudron des voies publiques après les incendies ?
- qui dédommage les préjudices commerciaux professionnels des personnes prises en otages ?
- pourquoi les forces dites de l'ordre donnent-elles d'abord la préférence au droit de manifester sur le droit de circuler ?
- comment expliquer que le Gouvernement n'ait pas eu le professionnalisme pour sonder la CGT dans les couloirs pour savoir quelles conséquences elle allait donner au vote du texte comme cela se pratique tout naturellement ?
- Pourquoi aucune conséquence juridique n'est attachée à l'occupation et à la détérioration d'un bien du domaine public sans autorisation préalable ?
- …
Le liste des questions non traitées et des anomalies est considérable.
C'est une série B qui est vécue en France actuellement. Un théâtre d'ombres, d'incompétents. La revanche des faits s'annonce terrible. la "filière inversée" est en train de s'écrouler sous nos yeux actuellement. Elle a été poussée à son extrême et un effet boomerang s'annonce pour toute la classe politique française.
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