Depuis quelques semaines, il y a en France un frémissement inhabituel qui mérite l'attention : une annonce de révolte des clercs. Les "clercs" sont des intellectuels qui doivent être les gardiens de certaines valeurs de la pensée. Dans les moments difficiles de toute nation, la trahison des clercs est le facteur de son incapacité à observer avec lucidité des dangers. Donc à les éviter. Le livre de Julien Benda devrait être dans toutes les bibliothèques comme un incontournable. En France, depuis quelques semaines, les "clercs" s'expriment. Enfin. Et de quelle façon. La tribune de Michel Onfray dans le Point cette semaine est à mes yeux un réel tournant. Jamais en France le refus du politiquement correct n'a été exprimé avec une telle justesse et avec une telle violence légitime car chaque mot est juste, adapté, implacable :
- les clowns médiatiques devenus les miliciens des temps modernes érigeant la dénonciation en sport national,
- les médias dominants qui pensent qu'ils façonnent l'opinion comme une sculpture inanimée,
- la meute qui se permet tout parce que le mimétisme devient le mode de pensée,
- les comiques grassement payés pour installer la haine sur les plateaux,
- …
Rien ne manque à l'appel du bon diagnostic.
Quand la révolte des clercs s'exprime ainsi, il est encore agréable d'avoir un lien fut-il mince avec le pays qui a incarné la libre pensée, la belle pensée.
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