La vraie frontière des politiciens, nationalement comme localement, est entre ceux qui veulent diriger pour appliquer une vision collective et ceux qui veulent tout simplement accéder au pouvoir pour s'y maintenir. Les premiers font des choix, prennent des risques, bougent. Les seconds se contentent du statu quo, diffèrent les décisions, aliment les combinaisons à court terme. Depuis 2002, parce que les politiciens au pouvoir ont été ceux du statu quo, rien de sérieux n'a été fait pour faire face à une nouvelle situation politique en France : le tripartisme.
Non seulement rien n'a été fait mais cette réalité électorale nouvelle a pris de l'ampleur. Les régionales de décembre 2015 ont installé le FN comme manifeste 1er parti de France. Une réalité sortie des urnes donc un fait démocratique à considérer.
Quand des gouvernants refusent de voir une réalité démocratique, la sanction donnée par l'opinion est terrible. Les Etats-Unis en donnent un exemple actuel avec la primaire républicaine qui est le
produit direct de l'émergence du Tea Party depuis 2010. Trump et Cruz sont les produits directs d'une situation que le Parti Républicain s'est refusé de traiter avec responsabilité depuis 2010. La constance de l'opinion américaine depuis 2010 est impressionnante.
Le tripartisme est suicidaire pour la France dans les circonstances actuelles parce qu'il repose sur des coalitions de contraires animés par le seul rejet. Des coalitions de circonstance pour le second tour qui visent à battre celui qui est arrivé en tête au … 1er tour ne se voient dans aucune autre démocratie à ce point et d'ailleurs pour une raison pratique simple qui est l'organisation ailleurs de scrutins à 1 tour.
Combien de temps encore, cette mentalité de "gagner par la perte des autres" sera-t-elle consacrée comme doctrine officielle unanime ?
Qui peut trouver le dynamisme nécessaire dans ces victoires par défaut ?
Le vrai choix pour 2017 c'est le candidat ou la candidate qui apportera une réponse claire pour sortir de cette impasse du tripartisme ce qui suppose de ré-introduire dans le circuit électoral classique des électeurs qui s'en éloignent trop. C'est donc sur de nombreuses matières, une révision de fond face aux politiques conduites ces 30 dernières années et qui ont été à l'origine de ce tripartisme suicidaire. Le vrai choix est en direction de celui ou celle qui aura le courage de faire exploser un cadre ancien qui ne correspond plus en rien aux réalités modernes qui ne sont plus celles du proche lendemain de la libération après la seconde guerre mondiale et l'épreuve de la décolonisation.
Denis Bonzy 
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