Denis Bonzy

La porte de sortie du musée des illusions, c’est où ?

Musée

Le système politique français est mort. Le problème est double face à ce constat. D'une part, l'acte de décès n'est pas officiellement dressé. Définitivement. Le système n'en finit plus de mourir. Et donc d'autre part, l'étape d'après n'est pas ouverte. C'est l'après qui pose problème. Parce que la décomposition est telle qu'il est possible de se demander comment en sortir et de ne plus trouver de réponse.

Il y a aujourd'hui trois dangers majeurs :

Tout d'abord, l'auto-mystification : à force de vouloir suivre l'opinion, la classe politique la place dans l'auto-mystification, une duperie qu'elle entretient dans l'irresponsabilité absolue.

Ensuite, la fausse morale : énoncer des objectifs louables mais choisir des moyens qui ne permettront jamais de les atteindre. C'est le résumé de la journée d'aujourd'hui. Le pays champion du chômage décide de ne pas … bouger. Irréel. Et de voir des jeunes préférer la sécurité à la liberté, quelle tristesse. Ils devraient demander d'être surtout libres pour pouvoir faire leurs preuves, gagner, progresser vite. Non ils demandent de la sécurité. Mais que demanderont-ils à 60 ans quand ils sont avec cette mentalité à 18 ans ?

Enfin, qui va avoir l'honnêteté et le courage de dire tout simplement que la France crève de son Histoire. A quel moment des responsables publics diront enfin "demain ne peut plus être comme hier". C'est fini. Et ce n'est pas parce que demain ne sera plus comme hier que demain ne sera pas mieux qu'hier.

Avec de tels dangers acceptés et surtout entretenus, il y a une seule question qui se pose avec de plus en plus d'insistance : où est la porte de sortie de ce musée des illusions ? 

 

 

Commentaires

Une réponse à « La porte de sortie du musée des illusions, c’est où ? »

  1. Avatar de Jean-Renaud Leborgne
    Jean-Renaud Leborgne

    Une partie de la jeunesse française est frileuse et le fait savoir. On peut comprendre qu’elle soit inquiète.
    Je distingue quatre causes principales :
    1) Les effectifs du secteur public français sont pléthoriques considérés globalement. Ils sont équivalents à ceux de l’ensemble du système fédéral américain !
    En France, on nous dit que cela sert d’amortisseur au chômage. Cela rassure et fait naitre des vocations. Lors de la dernière campagne électorale présidentielle de 2012, un sondage fit apparaître que 75% des 18-25 ans souhaitaient plutôt intégrer le secteur public.
    La perspective d’un emploi garanti à vie, quoique complétement anachronique en 2016, reste très attractive. La France de Charles Trénet est vivace.
    Le problème est que cet emploi public continue d’augmenter alors que la croissance économique est plutôt proche de zéro depuis des années. Les entreprises de droit privé ajustent leur quantité de main d’œuvre alors que le secteur public ne corrige rien en définitive. La décentralisation s’est accompagnée de facto d’une augmentation plus que proportionnelle des effectifs des collectivités territoriales.
    2) Les personnels enseignants et leurs syndicats ( Education Nationale, Universités, Recherche ) constituent une sphère intellectuelle plutôt connotée à gauche. Pour eux, il n’ y a pas de salut en dehors du giron de l’Etat. Ils ont forcément une influence politique sur leurs jeunes impétrants.
    3) L’enseignement public en France, quant à son contenu , ne promeut plutôt pas l’esprit d’entreprise, l’acceptation d’une certaine prise de risque et les vertus du libéralisme économique international qui est inévitable.
    Il faut fréquenter les écoles de commerce ou certains amphithéâtres de 2e ou 3e cycle universitaire pour entendre parler de Stuart Mill, de Fernand Braudel ou de Matthieu Pigasse.
    4) les hiérarques actuels, qui nous gouvernent, connaissent mal le monde de l’entreprise ou pire, ils ne le connaissent pas du tout.
    Emmanuel Macron est une sorte de Don Quichotte.
    L’Etat-Providence gaulois continue de cheminer dans son seul jardin. Impavide, mécanique, il ne s’est pas aperçu qu’il était devenu une peau de chagrin inexorable depuis 30 ans.
    On ne peut pas dire que la classe politique, sur la même durée, ait beaucoup secouer le cocotier.

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