En 2008, deux personnes peu connues du grand public ont joué un rôle déterminant dans la campagne d'Obama : Jon Favreau et David Plouffe. Jon Favreau a alors scénarisé une nouvelle rhétorique d'écriture à un point tel qu'après la campagne, ce "style" a fait l'objet de nombreuses études universitaires. Quant à David Plouffe, il a été celui qui a pensé le réseau militant adapté aux nouvelles technologies d'alors dont Facebook et Twitter qui en 2008 étaient loin de l'actuel taux de couverture. Deux innovations majeures.
En 2016, si Trump gagne, il y aura une personne qui façonne un usage neuf de support : Daniel Scavino Jr. Il travaille aux côtés de Trump depuis longtemps.
Il est celui qui dirige la communication de Trump sur les réseaux sociaux. Et quelle puissance de feu.
Trump, c'est :
- 6 171 500 abonnés pour sa page Facebook,
- 6 700 000 abonnés sur Twitter,
- 1 100 000 abonnés sur Instagram.
Pour comparer avec la France, les Etats-Unis c'est grossièrement 5 fois la population de la France (318 M / 66 M).
Pour avoir la puissance de feu analogue à Trump dans la primaire française, Juppé, pour prendre le leader des sondages, devrait avoir :
- Sur Facebook, 1 million d'abonné. Il en a … 126 278,
- sur Twitter, il devrait avoir 1 million d'abonnés. Il en a 325 000,
- sur Instagram, il devrait avoir 200 000 abonnés. Juppé en a … 7 369 !
Et la liste pourrait continuer avec des décalages irréels : Periscope, Snapchat …
Trump dispose à ce jour d'une puissance de feu sur les réseaux sociaux qui est un fait politique majeur.
Pourquoi ?
Parce qu'il a parié sur la perte de poids des "influenceurs" traditionnels. Bien davantage, il a contesté les "influenceurs traditionnels" (médias classiques). Pari risqué. Pari gagné. L'un des vrais tournants de la campagne 2016. Le tournant du retour dans le circuit du vote de personnes qui en étaient sorties.
Denis Bonzy 
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