Denis Bonzy

Super Tuesday ou l’élection déjà ubérisée

Vote 02 03 16

Depuis plusieurs semaines en France, une question est née sur la présidentielle 2017 : s'agira-t-il de la 1ère élection ubérisée et quelles conséquences ? 

Une élection ubérisée, c'est quoi ? C'est l'opinion qui s'échappe des circuits centralisés institutionnels classiques pour fonctionner de façon plus autonome, plus libre. Le mot est mal choisi (uber) mais c'est plus simple de le conserver.

Que montre l'actuelle primaire américaine ? A partir de géographies que je connais bien de longue date et avec des relais locaux avec lesquels il est possible d'échanger, trois enseignements majeurs :

1) les influenceurs ont complètement changé. La mode : penser et voter par soi-même. Sous cet angle, l'ubérisation est intervenue. Les indications centralisées ne sont plus suivies. C'est pour cela que le "phénomène Trump" est possible à ce point contre l'appareil du parti républicain et contre leurs relais locaux,

2) Avec Trump, viennent voter des électeurs qui ne votaient pas d'ordinaire. Dans plusieurs comtés, les chiffres d'électeurs sont en forte progression et ce sont de


"nouvelles têtes",

3) dans le Massachusetts, région modérée par excellence très éloignée des clichés de "l'Amérique profonde", Mitt Romney, ex-Gouverneur de l'Etat, a passé les deux dernières semaines à charger Trump de tous les maux de la terre. Résultat : Trump fait 49 % des voix dans cet Etat. 49 % tout seul face à 4 autres candidats. Un sacré score ! 49 % contre tous les influenceurs classiques des structures républicaines locales.

Après choisir tout seul sa chambre d'hôtel, son moyen de transport … : l'électorat est bien ubérisé à son tour. Les ex-influenceurs n'opèrent plus. Et il n'y a plus de besoin de nouveaux influenceurs. Chacun bouge, pense et vote à sa façon.

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