Trump est aussi un sérieux avertissement à la classe politique française

Sur quoi repose le succès de Trump ? Sur trois socles :

1) un courant central né en 2010 avec les idées du Tea Party : les thèmes : la classe politique est impuissante, incapable de régler les vrais problèmes, corrompue, déconnectée de la vraie vie. Donc il faut sortir la classe politique sortante. Dès 2010, ce courant central a provoqué des chocs locaux considérables. Le dernier date juin 2014 en Virginie avec l'élimination d'Eric Cantor par un … inconnu,

2) une analyse marketing pour faire vivre la disruption : l'analyse de l'équipe de Trump est simple : puisque le système est devenu répulsif, il faut casser tous les codes du système : vocabulaire, idées, formats de communication … Par le packaging montrer que rien n'est assimilable au système sortant,

3) installer un réflexe simple : "avant de s'occuper de la vie des autres, ont-ils d'abord réussi leur propre vie ?". Ce dernier réflexe a beaucoup compté pour discréditer les politiciens professionnels et valoriser Trump.

Ces trois socles sont installés dans la

vie politique française. Mais la société française est moins réactive, moins explosive que la société américaine. 

Mais il serait peu probable que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets dans des délais différents.

A force de ne pas être écoutée dans sa demande ancienne de réforme de la vie politique, quand l'opinion fera-t-elle sauter les digues classiques posées par les vieilles formations politiques ?

Qui va capitaliser le rejet du système politique sortant ?

Une vie de fonctions politiques, c'est fini dans l'esprit de l'opinion.

La différence entre la France et les Etats-Unis c'est qu'en France la politique est verrouillée par un système très efficacement organisé. C'est plus difficile pour les entrants. Mais faut-il en déduire que ces digues tiendront toujours ? Très peu probable. La seule question est désormais celle du calendrier de cette rupture. Comme aux Etats-Unis, ce jour là s'annonce quand même comme une redoutable "gueule de bois" … Mais quand un système refuse à ce point de se réformer en dépit d'alertes permanentes, il reste quels choix à l'opinion ?