Dans la même semaine, deux Cours Suprêmes sont à la une de l'actualité. En France, Fabius est nommé au Conseil Constitutionnel. Aux Etats-Unis, ce jour, suite à un décès, la question de la nomination d'un juge est ouverte. Le fossé total entre deux procédures. Aux Etats-Unis, il s'agira d'abord de nommer un juriste reconnu par ses pairs. En France, c'est le garage de politiques retraités sans aucune garantie de compétence juridique.
Aux Etats-Unis, la nomination imposera un accord par des
processus de majorités qualifiées après des auditions longues et publiques. En France, c'est le pouvoir du Prince.
Aux Etats-Unis, outre les compétences juridiques reconnues, l'engagement politique personnel du juriste est assumé compte tenu de décisions déjà rendues. En France, ce n'est pas un juriste qui est nommé et le politicien nommé fait semblant de laisser au vestiaire ses ex-priorités partisanes d'hier.
Toutes ces différences résument l'archaïsme irréel de la monarchie française.
En France, l'opinion avait découvert au début des années 90 l'importance de la Cour Suprême avec un livre et un film : l'affaire Pélican. Pour débloquer un dossier, il faut tuer … des juges.
Avec la QPC, le Conseil Constitutionnel est entré, lui aussi, dans le quotidien des citoyens. C'est irréel de constater le décalage entre cette importance juridique et le profil des recrues en France. Comment s'étonner de la perte d'autorité morale de la règle de droit dans de telles conditions ?
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