En politique, le meilleur moment, c'est les campagnes électorales. Après c'est souvent morne tant le pouvoir peut paralyser ceux qui ne pensent tout de suite qu'à la prochaine élection et qui perdent toute audace en conséquence, à supposer d'ailleurs qu'ils aient eu de l'audace en dehors du pouvoir, ce qui est loin d'être gagné.
Les meilleurs moments de campagnes électorales : avec Tazieff. A chaque moment, la surprise pouvait être là. C'est pourquoi, chaque année, début février, j'ai une pensée particulière pour lui en cette période anniversaire de sa disparition.
Les meilleures anecdotes :
1) il vient à St Paul de Varces à mon invitation pour parler des volcans aux
élèves du groupe scolaire. On se rend ensuite à la mairie. Il rencontre des habitants des Sorbiers et leur explique tout simplement qu'ils n'auraient jamais dû construire sous la roche qui va … s'effondrer. Les intéressés s'inquiètent. Et Tazieff répond avec calme : "ne soyez pas surpris, je vous l'aurai annoncé".
2) Les déjeuners au Namastay (sa "cantine"), restaurant indien à Grenoble vers les quais. Tazieff discutait la cuisson des plats et plus particulièrement du pain et le goût du lait avec le chef du Namastay en lui donnant des repères géographiques au gré de ses voyages permanents.
3) Les interventions au Conseil Général de l'Isère ou "Tintin rue Fantin Latour" : au gré des dossiers, des voyages avec des termes fleuris et un accent hors du commun.
A force de se moyenniser, la vie politique française a perdu des tempéraments de ce type. Pas surprenant qu'elle perde aussi des électeurs. Début février 2016, j'attendais de la nouvelle majorité départementale qu'elle ait un geste en sa mémoire. Une invitation à son fils pour le musée qu'il gère. Rien. Dommage.
Denis Bonzy 
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