Denis Bonzy

Le retard français face à la belle transparence du Canada

Dépenses Shelly Glover

Quand une ministre du Gouvernement canadien se déplace en juillet 2015 à Toronto pour les jeux panaméricains, le contribuable canadien peut savoir très facilement le coût de ce voyage qu'il va payer : avion, hébergement, restauration … Hier, le Directeur Général de l'organisme Elections Canada a remis un pré-rapport sur les élections du 19 octobre 2015. Une élection qui va battre des records de dépenses. Le chiffre de 443 millions de dollars est déjà franchi soit + 53 % par rapport aux élections de 2011. Or ce chiffre n'est qu'un 1er seuil d'étape. 

Et à cette étape, le Directeur Général reconnait que beaucoup doit être réformé pour satisfaire à l'évolution de la demande de transparence des citoyens.

Où en est la transparence du Canada ?

Au début des années 2 000, des scandales avaient concerné des frais de mission.

Les mesures prises ont été radicales. Ainsi, ne sont remboursés que les « frais raisonnables » qui auront été avancés lors de ces déplacements (frais de déplacement et d'accueil (hébergement)) et dûment documentés. Depuis 2004, une nouvelle carte de crédit « voyage » du gouvernement a été émise permettant de se connecter à un outil de réservation en ligne (ORL).

Par ailleurs, les frais de déplacement des ministres et des différents hauts fonctionnaires désignés sont accessibles à tout internaute, directement dès la première page web des ministères concernés et sur le site du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada qui recense l'ensemble des organismes soumis à la politique de « Proactive Disclosure » (soit 110 organismes recensés),

Trudeau 06 02 16

Autant de dispositions qui n'existent en France pour aucune collectivité publique, nationale ou locale, gérée par le PS ou par Les Républicains. 

Les contribuables n'ont jamais l'information facilement accessible sur le coût des campagnes qu'ils payent via le remboursement des dépenses sur des fonds publics.

C'est un retard qui est inexplicable. Les enjeux financiers sont au centre de tous les


arbitrages actuels. En France, à la différence d'une hypothèse par exemple aux Etats-Unis, les campagnes des principales formations politiques sont payées par les contribuables. Comme les frais de mission et autres au sein des Collectivités Publiques sont payés par les contribuables. Mais la culture monarchique fait que ce volet doit rester secret, le "domaine réservé" des bénéficiaires. 

Si le divorce s'est creusé entre les citoyens et les élus, c'est notamment en raison de telles pratiques. Moins ce dossier sera traité, plus ce divorce se creusera. 

 

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