Denis Bonzy

Vive les chemins droits

Time une Hollande mai 2012

Quand on parle avec des élus ou des entrepreneurs de la Corrèze, on comprend mieux l'actuelle gestion de la France : ne pas faire ce qui est dit. Une anecdote racontée par un élu éminent de Corrèze m'a beaucoup marqué l'an dernier. Lorsque F. Hollande était président du conseil général de la Corrèze, il tient un discours pour la présentation des voeux. Un paragraphe surprend concernant l'école publique dans les petites Communes rurales. A la fin du discours au hasard des discussions, l'élu en question cherche à croiser Hollande et lui pose la question sur le paragraphe en question. Hollande très naturellement lui répond "non, ça c'était pour le discours, cela se passera de la façon suivante dans les faits … " et d'énoncer dans la foulée des éléments contraires au discours tenu quelques minutes avant. 

C'est ce qui vient de se produire notamment pour l'organisation territoriale française. Les contribuables français payent à un montant très élevé des élus départementaux qui n'ont plus de compétences en dehors d'un immense guichet social. Hollande a affirmé son attachement aux Départements mais les Départements n'ont plus de compétence en dehors de guichet social pour acquitter les aides décidées par … l'Etat. 

Deux circulaires ont été publiées le 22 décembre 2015 dans l'ombre des fêtes de Noël. Elles précisent les compétences des Départements notamment en application de la loi NOTRe. A la sortie de 2016, le département est un guichet social. C'est tout. Tout le reste disparaît en dehors de quelques possibilités de "solidarité territoriale" très encadrées.

Tout est comme cela dans la vie publique française : tortueux à


l'excès.

Un président en exercice applique une politique qu'il n'a pas le courage ni l'honnêteté d'assumer clairement.

Un ex-Président et d'autres candidats se répandent en pénitences diverses pour se remettre dans la course sans avoir l'honnêteté d'afficher les vrais objectifs une fois pour toutes. 

C'est à celui qui va prendre les chemins les plus tortueux pour arriver à un objectif qu'ils connaissent bien mais qu'ils veulent cacher. Insupportable.

Vivement le jour où un candidat choisira un chemin droit et annoncera exactement ce qu'il veut faire. Ce sera plus simple et tout le monde y gagnera. Ce climat national d'hypocrisies généralisées a franchi ses limites. Le désastre provoqué par ce climat est considérable car l'opinion n'est plus dupe des manoeuvres. Les politiques ont perdu tout crédit et ils entraînent avec eux les médias accusés désormais de tous les maux. 

 

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