Le cabinet McKinsey vient de publier une étude avec des chiffres forts sur la percée des réseaux sociaux. Question : depuis le début du siècle passé, combien de temps a-t-il fallu aux différents outils de communication et de diffusion pour atteindre 50 millions d’utilisateurs ? La radio : 38 ans. La télévision : 13 ans. L’iPod : 4 ans. Internet : 3 ans. Facebook : 1 an. Twitter : 9 mois.
Les médias sociaux ont changé le quotidien de la vie : la consommation, les déplacements, les loisirs, la façon de travailler, les études … Comment la politique pourrait-elle rester à l'écart de ce phénomène ?
Obama n'aurait pas gagné en 2008 sans les réseaux sociaux. Trudeau idem en 2015. Syriza, Podemos, Ciudadanos ne seraient pas nés sans les réseaux sociaux.
Et la France dans ce phénomène ? A l'issue de cette semaine de lourdes commémorations permanentes, s'il y a un domaine où Hollande est resté "l'enfant de Mitterrand" c'est la non-intégration des réseaux sociaux. Quelques vidéos sur Vine et pour un nombre très faible. Et le reste : rien.
Un décalage qui est un déni des réalités. Mais ce déni des réalités se retourne contre celles et ceux qui ne veulent pas respecter la nouvelle réalité. Les vieux médias perdent en crédibilité. Pourquoi ? Parce que l'opinion n'y retrouve pas ce qu'elle a déjà lu ou vu dans les réseaux sociaux.
Le rapport des forces est inversé. Il n'y a plus que la télé d'Etat en France à se considérer comme
"faiseur d'opinion". Il y a longtemps que l'opinion se fait ailleurs et que la télé d'Etat devient insupportable à vivre comme hier.
Et demain ?
Mais demain sera encore plus fort pour les réseaux sociaux. Le taux de pénétration des plateformes sociales aux États-Unis est passé de 8 % en 2005 à 75 % actuellement, jusqu’à 90 % chez les 18-29 ans. Ayant pris de telles habitudes, cette jeune génération va changer la donne.
La civic-tech va changer la démocratie. Lors des élections mais aussi pour la gestion. Socrata, Change.org, Smartvote, Turbovote, NationBuilder … vont modifier les procédés d'implication, de militantisme, de participation. C'est l'un des défis d'une génération peu préparée à vivre un nouvel exercice du pouvoir frappée à son tour par des défis identiques que les hôteliers, les voyagistes, les taxis … mais qui manifeste moins de capacité à bouger que ces professions là face à une nouvelle forme de concurrence.
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