Le drame de Gironde porte des enseignements forts. D'abord celui de la beauté des villages de la France du Sud Ouest où chaque vie a encore un nom. Là où la vie de l'autre n'est pas un chiffre mais un visage. Un prénom. Mieux encore, un diminutif. J'aime l'humanité de cette France des villages où encore deux jours de cette semaine passés dans ces territoires m'ont montré une humanité terriblement perdue dans les grands pôles urbains.
C'est le tournant raté de la France des 30 dernières années : ne pas avoir su ou voulu faire vivre l'esprit village dans les quartiers des villes.
L'esprit village, c'est le respect des traditions donc d'une identité. Le respect du patrimoine notamment historique. Le respect du temps qui a gardé un rythme maîtrisé avec des temps forts de convivialité qui unissent.
A chaque déplacement dans le Sud Ouest, dans des villages de Gironde, des Landes, de Dordogne, du Gers … c'est un autre rythme. Voir des personnes garer rapidement leur voiture pour aller déposer un chèque sans se poser la question de
la fermer puis de vérifier. Des déjeuners qui durent dans un climat agréable de douce complicité rieuse. Traverser des villages où la connaissance des services publics dont les écoles impose d'elle même la "petite vitesse". Le "bonjour" sympathique aux anciens croisés au coin de la rue. Dire bonjour est si naturel dans ce cadre alors que cela devient l'exception ou l'interrogation dans tant d'autres cadres urbains.
C'est le contraste avec ces beaux villages qui montre l'immensité de l'échec de l'urbanisation de la seconde moitié du XX ème siècle en France et dire qu'il question avec les SCOT de … densifier encore les centres urbains. Quelles tristes perspectives …
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