Dans les démocraties modernes symboliques, des ruptures véritables peuvent être apportées par quelques rares personnalités. Aux Etats-Unis, Elizabeth Warren est l'une d'entre elles. Depuis 2008, Elizabeth Warren est la première, voire même la seule, à mener une vraie bataille éthique contre l'élite financière dans la responsabilité de la crise de 2008.
Elle montre les trois conditions à remplir pour conduire une lutte efficace :
1) Il faut avoir le niveau technique, l'expertise personnelle. Elizabeth Warren a cette qualité pour avoir été pendant plus de 20 ans professeure de droit à Harvard,
2) Il faut se présenter sans masque à l'élection pour avoir un mandat clair. Là encore, Elizabeth Warren a respecté cette étape en 2012 dans sa campagne contre Scott Brown alors Sénateur sortant,
3) Une fois élu, il faut refuser de se fondre dans le moule des usages des politiciens. Et sur ce point, une fois élue, Elizabeth Warren a montré l'exemple. Sa participation aux auditions du sénat en ont fait une procureure implacable. Elle a mené des assauts tels que son parti a parfois officiellement communiqué pour se détacher de ses mises en cause. Mais elle ne bouge pas. Inflexible. Posant toutes les bonnes questions. Présentant les réformes utiles.
A côté d'elle, les coups ponctuels de mentons des
frondeurs du PS, les déclarations de Varoufakis … sont des jeux dans des bacs à sable. Et de surcroît qu'ont-ils fait au pouvoir ? Rien.
Depuis 35 ans, elle est mariée avec le même époux. Ils habitent le joli mais discret quartier de Cambridge près de Boston. Elle incarne l'austérité personnelle. Pas de bling bling ni de course médiatique inspirée par le spectaculaire. Une fois élue, ce couple n'a rien changé à ses habitudes.
Si elle s'engage dans la présidentielle 2016 aux côtés de Joe Biden, 2016 change de dimension.
Ce sont des profils de ce type qui réconcilieront avec la politique. Trop peu nombreux en France actuellement.
Laisser un commentaire