Denis Bonzy

L’économie du partage ou la bataille des hors jeux

Fabrice Grinda applications

Selon la firme PricewaterhouseCoopers, les cinq secteurs clés de l’économie du partage (hébergement, transport, main-d’oeuvre, gastronomie, musique et vidéo) généreront des revenus de 350 milliards de dollars en 2025 à l’échelle mondiale, comparativement à 15 milliards de dollars actuellement.

Donc la marge de progression de l'économie du partage s'annonce énorme.

Et la France dans cette évolution ?

Les français ont besoin de totems pour cliver. Ce fut le cas du bloc de l'Est : modèle ou enfer ? Ce fut le cas des nationalisations : solution ou mal ? L'économie du partage s'approche de cette valeur de totem. Il s'agit de tous les sites ou des applications mobiles permettant de fonctionner de particulier à particulier : louer un appartement (Airbnb), être conduit par un autre automobiliste (Uber, Lyft, Side Car), savourer un repas cuisiné par

un voisin (Feastly) ou acheter des vêtements usagés (Vinted).

Airbnb

En ce moment, sur la cote d'Azur, cette économie du partage connait un boom avec les bateaux. Les professionnels sont totalement débordés, dépassés.

Alors l'économie du partage : progrès de la liberté ou dérégulation sauvage ?

Parfois des adaptations ont lieu. A Montréal, la compagnie Taxi Diamond vient de mettre en service une application jumelle d'Uber Pop.

Pour les uns, l'économie du partage est une chance. Ceux qui la combattent se mettent hors jeu de la modernité.

Pour les autres, l'économie du partage est un risque considérable. Ceux qui en font la promotion créent des "hors jeux sociaux" à venir redoutables. 

A voir les réactions sur ce sujet, la France qui s'endormait dans la monotonie d'une vie politique sans clivage et au contenu d'une morne médiocrité est en train de retrouver un totem qui va animer, enflammer comme aux "belles heures d'hier" sur d'autres sujets. Enfin. Les repères d'antan vont trouver une seconde jeunesse : l'exception française, le modèle à défendre, le libéralisme destructeur … tous ces mots qui se marginalisaient. La parole de gauche retrouve des moteurs. Il était temps … Les formules rouillaient dans les tiroirs.

Pour le moment, la gauche française est ennuyée par le nom de baptême de cette nouvelle économie : elle se voit mal lutter contre le … partage. Donc elle cherche un autre mot pour désigner cette économie sous un drapeau qui ne la heurte pas. Mais une fois le mot trouvé, l'offensive sera lancée. Plus elle tarde, plus on constate que même l'imagination dans les mots chocs n'est plus au pouvoir. .. Inquiétant quand même sur ce terrain là aussi. 

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