Quelle différence fondamentale actuellement entre la politique française et les primaires américaines ? Dans la première, l'opinion se réfugie dans le "je m'en foutisme", une capacité défensive face aux cumuls des déceptions de tous les côtés. Dans les secondes, l'opinion militante se charge de sens pour donner des tendances qui amplifient les marqueurs initiaux.
Bernie Sanders met en difficulté Hillary Clinton tandis que les candidats modérés (O'Malley) ne percent pas. Les démocrates ont besoin de "gauche" comme la popularité d'Elizabeth Warren pouvait l'indiquer de longue date.
Donald Trump incarne le rejet de la "politique routinière" avec ses mots convenus, ses journalistes convoités, ses usages … Les républicains militants veulent d'autres règles dont le symbole de casser les actuelles.
Dans les deux cas, l'audace est là. Chez les Démocrates, davantage de social, de règles fédérales, d'impôts. Chez les Républicains, surtout moins d'impôts, moins d'Etat fédéral et moins de politiciens à Washington.
On peut être pour ou contre mais les contrastes sont là. Il y a donc matière à espérer donc à s'engager.
En France, l'alerte la plus grave c'est le détachement. Il n'y a même plus le courage de l'audace. La gauche cherche la réconciliation pour sauver les places des élus. La droite cherche la
revanche pour fermer la "parenthèse Hollande", accident du Sofitel de New York. Mais où est l'audace sur le fond ? La politique est verrouillée dans un carcan de règles et d'interdictions contournées souvent dans l'hypocrisie générale. Au local, rares sont les collectivités où l'alternance signifie une vraie autre politique. Pour l'immense majorité des cas, tout est dans la nuance, donc invisible sauf peut-être le budget des animations qui semble être le dernier à ouvrir des espaces de changements.
Pour les Communes, dans une semaine, le cap des 500 jours sera franchi depuis mars 2014. Déjà un quart du mandat actif ! Dans 8 cas sur 10, c'est comme …avant : l'immobilisme, l'impuissance, la résignation.
L'abstention qui est le 1er parti de France gagne même les pouvoirs : s'abstenir de diriger pour changer. Tant que l'audace ne sera pas de retour, l'abstention gagnera du terrain. Pourquoi se mobiliser pour ne rien changer ?
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