La crise économique durable depuis 2008 produit inéluctablement tous ses effets dont la décrédibilisation de ceux qui ont été incapables de trouver des réponses rapides. Mais plutôt que d'aller vers des réponses de fond avec d'autres approches, la facilité consiste à "monter le son" : prendre les mots et les courants du grand nombre pour dénoncer sans résoudre.
Généralement, traiter un problème demande de la nuance, du respect de certaines réalités. En ce moment, cette culture de "monter le son" est à l'opposé : plus la moindre nuance et surtout le déni des réalités.
En France, cette "mode" permet même de recycler le Parti Communiste qui vient désormais donner des leçons sur la modernité appliquée à la Grèce. C'est un tour de passe-passe que probablement même les plus audacieux ne pouvaient imaginer il y a quelques années encore …
Aux Etats-Unis, c'est la percée de Donald Trump, arrogant milliardaire qui s'est fait connaître du grand public par des émissions qui se soldaient par de cinglants "vous êtes virés". Et aujourd'hui, il construit sa popularité sur la promesse de "virer" ceux qui ont conduit l'ancien système.
Grèce, Espagne … : les partis qui savent "monter le son" sont à la mode. Il est souvent question de "populismes". Mais ces "populismes" deviennent "populaires" donc à même d'engranger des succès électoraux.
Ce climat, c'est
la grande victoire de la crise économique de 2008. Démocratie paisible et crise économique n'ont jamais fait bon ménage. Et encore moins en cette période d'accélération du besoin de solutions. Le flux des images est d'abord la traduction d'une impuissance publique inédite.
Les politiques brassent des mots. Mais le changement est ailleurs. Ce sont les grands groupes privés qui font les "révolutions du quotidien" : Twitter, Uber, Amazon …
Sur les plans locaux, la politique est devenue la gestion contrainte d'un guichet social et l'organisation des animations.
L'opinion n'est pas dupe de ces évolutions. Faute de résoudre les problèmes, les politiques "montent le son". C'est probablement leur ultime défaite face à la crise comme si crier ou invectiver pouvait être une bonne réponse alors même que c'est la pire des méthodes.
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