Progressivement des concepts s'affirment. Le début des années 2 000 a été marqué par l'affirmation du "principe de précaution". La raison est simple : l'opinion a le sentiment que les "pouvoirs" ont tellement gagné en moyens de prévisions et de contrôles qu'elle exige d'eux un niveau plus élevé de prévention comme de surveillance.
Depuis 2008, avec la crise financière, il y a un concept qui a surgi : l'acceptabilité sociale. Dans ce domaine, l'objet est différent : c'est le rendez-vous entre l'efficacité et la dimension humaine. Jusqu'où l'efficacité peut-elle être conduite au détriment de la dimension humaine d'une mesure ?
C'est le vrai enjeu de la Grèce : la rigueur financière peut être conduite jusqu'où au détriment de la dimension humaine ? Et surtout quand les catégories sociales concernées sont des catégories "fragiles" : jeunes, seniors …
L'acceptabilité sociale, c'est un concept redoutable comme le fut celui de la précaution. La précaution peut conduire à la paralysie.
L'acceptabilité sociale peut conduire au faux
dialogue social en privilégiant celles et ceux qui sont très structurés et qui peuvent donc exprimer rapidement le refus d'acceptabilité sociale d'une mesure.
Ce qui est surprenant et inquiétant dans la situation grecque, c'est que la notion d'acceptabilité sociale qui progresse partout semble battue en brèche dans ce dossier par la notion de "sanction méritée".
Etre sanctionné pour quoi ? Des personnes s'expriment comme si le peuple pouvait être coupable de la mise en oeuvre de mesures de manipulations financières qu'il ignorait et dont les vrais auteurs bancaires n'ont pas été jugés … responsables ni inquiétés de quelques manière que ce soit.
Si cette logique s'installe, finalement, ce qui est reproché aux Grecs c'est d'avoir mal choisi leurs représentants qui ont cautionné de telles pratiques financières. A ce rythme, sur cette tendance, les Français devraient se méfier …
Denis Bonzy 
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