Denis Bonzy

#Grèce : se rappeler que la République c’est le mérite davantage que l’élection

En France, il est beaucoup question actuellement de République. Il serait quand même utile que pour une fois un mot en France ne soit pas détaché de sa réelle signification. Fondamentalement, la République c'est la revendication de dignité de l'individu face aux pouvoirs installés.

Aujourd'hui défendre la République, c'est défendre le peuple de la Grèce, être solidaire avec lui.

Que peut connaître Christine Lagarde qui se fait 250 000 dollars d'argent de poche par mois de la vie du retraité qui a vu sa pension diminuer de 45 % ces dernières années et qui se débrouille actuellement avec 750 € ? 

A quel titre Moscovici peut-il faire la leçon au peuple grecque quand on voit la façon dont il a géré la France et que connait-il de la vie en dehors des palais de la République ?

Syriza 26 01 15

Pourquoi le peuple grecque devrait-il payer la facture quand les banquiers qui ont organisé une titrisation qui les a enrichis vivent dans la plus totale irresponsabilité ?

Pourquoi l'Europe pourrait-elle rester un projet ambitieux si un de ses membres doit être saigné ainsi dans l'indifférence de ses voisins voire pire sous le regard vengeur de ses voisins ?

… : dans de telles circonstances, le mot de René Char reste toujours d'actualité : "Prends garde à ceux qui s'affirment à être rassurés parce qu'ils pactisent".

Cette phrase prend encore toute son importance aujourd'hui quand on voit un pays comme la France ne pas défendre la chance de rebond du peuple grecque.

La France pactise avec les valeurs du diable.

Un pays qui pourtant au lendemain de la dernière guerre a pu compter sur le plan Marshall pour se reconstruire alors même que ses dirigeants s'étaient avachi dans une collaboration indigne avec un voisin nazi et que le peuple dans sa très grande majorité n'allait découvrir les actes de Résistance qu'après avoir été … libéré.

La situation actuelle est d'une indignité totale. La République c'est d'abord le mérite dû à chaque individu avant même que le socle de la République ne soit le régime de l'élection.

Et le mérite, c'est de considérer que le peuple grecque a déjà beaucoup fait d'efforts, qu'il a déjà été puni pour les fautes de ses dirigeants et qu'il est temps de lui offrir l'étape de l'espoir auquel tout peuple peut légitimement prétendre.

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