En quoi réside le sens même de la mode d'Uber ? La fin des métiers qui n'apportent pas une vraie valeur ajoutée.
Des métiers ont progressivement perdu leur valeur ajoutée sous le phénomène de multiples protections dont les barrières à l'entrée d'une profession, le comportement malthusien d'une profession pour limiter la concurrence … Ces métiers sont voués à la disparition.
Dès qu'ils peuvent être contournés pour obtenir un meilleur rapport service / prix : à quel titre le consommateur resterait-il prisonnier des vieilles pratiques ?
Le vrai initiateur n'est pas Uber mais Amazon.
Qu'a montré Amazon à l'origine ?
A partir du moment où un libraire ne remplit plus la valeur ajoutée de son conseil mais qu'il est transformé en simple loueur de linéaires pour présenter des livres, pourquoi ne pas passer par Amazon ? Le numérique est un superbe "présentoir" et l'acheteur est livré à domicile. Et après les libraires, même processus pour les autres distributeurs sans valeur ajoutée.
Le phénomène va aller beaucoup plus loin comme les greeters le montrent pour le tourisme.
Tout le commerce qui n'apporte pas une vraie valeur ajoutée sera
emporté par la déferlante du numérique : pourquoi me déplacer quand je peux avoir le même service à domicile : pas de risque de PV de stationnement, pas de file d'attente …
En France, cette déferlante va vivre la bataille des mots. Si elle devient l'économie du partage, elle peut connaître un succès fort immédiat. Si elle est baptisée comme libéralisation de l'économie, les barrières psychologiques peuvent retarder le succès. Mais le succès arrivera.
Il arrivera parce que c'est la notion même du service qui a évolué.
Si le taxi, c'est attendre pour aller d'un point à un autre. Pourquoi ne serait-il pas concurrencé par une personne qui crée son emploi en permettant de moins attendre pour aller d'un point à un autre ?
C'est comme hier pour le libraire : dès que son rôle se limitait à la facturation lors du passage à la caisse, il se mettait en péril.
C'est comme pour le bar, si c'est pour commander toujours les mêmes bières alors que l'on souhaite en découvrir une large variété, autant passer par une Petite Mousse, recevoir le tout à domicile et partager avec ses amis.
C'est comme pour tous les métiers qui n'ont plus de valeur ajoutée perçue comme réelle et méritant un prix.
Cette mode ne s'arrêtera pas à l'économie. Elle impactera la politique. C'est déjà le cas avec les pétitions où le grand nombre veut s'imposer aux intermédiaires (les élus). Mais à très court terme, avec les sondages fiables en ligne, la démocratie directe va vivre presque de façon autonome face aux élus confrontés aux chocs quasi-quotidiens des sondages en ligne qu'ils devront exécuter.
C'est une contestation globale des fonctions d'intermédiaires qui sont mal assurées.
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