Denis Bonzy

418 jours après : les nuages s’amoncellent

Quand la Métro décide de boucher les déficits récurrents d'Alpexpo à hauteur de 8 millions d'euros, qui se rend compte qu'il doit y avoir un moment où l'inacceptable doit prendre fin ? Quel a été le message de l'opinion sur Grenoble en mars 2014 ? Ceux qui avaient le plus dénoncé le système par tous les biais possibles dont des contentieux spectaculaires étaient portés à la tête du … système. Mais à la tête pour quoi faire ? Pour mettre un terme au système ou pour le perpétuer ? 

Pour y mettre un terme. Or ils le … perpétuent.

Depuis mars 2014, la position du Club 20 a été conforme au sérieux de notre campagne. Nous avons présenté des solutions. Le suffrage universel passé, nous jugerions des solutions. 418 jours après, il va commencer à être temps de tirer les premières conclusions.

1) Au pouvoir, les écologistes n'ont pas été capables de tirer les leçons de leur victoire. Ils ont gagné parce qu'ils n'ont pas fait une campagne électorale écologiste "habituelle". Ils sont sortis des clichés y compris dans le profil perçu de leur tête de liste. Ils ont affirmé une puissance dans les faits avant même qu'elle ne le devienne dans les urnes (permanence, affichage, tractage …). Pour s'en tenir aux clichés, il ont alors été professionnels d'une campagne électorale avant d'être … Verts.

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Au pouvoir, sur plusieurs dossiers dont la sécurité dans la ville, le même défi les attendait. Et là, la même intelligence efficace n'a pas été au rendez-vous. D'où l'actuelle exaspération croissante. En période de campagne électorale, ils avaient montré qu'il était possible d'être écologiste sans que la campagne ne soit un immense foutoir. Au pouvoir, ils devaient montrer qu'il était possible d'être écologiste sans que la vie en ville ne devienne un immense foutoir. Ce second défi n'est pas réussi. Dommage.

2) Mais surtout, le système se perpétue. La Métro bouche les trous aux


frais des contribuables. Alpexpo ne devait pas être renfloué. Il faut des crises vraies, ouvertes, brutales, pour que les mauvaises habitudes coupables d'un système prennent fin. Les indemnités des élus à la Métro ne devaient pas battre des records nationaux de hausse (+ 256 %). Les sans logis et les précaires méritent d'autres réponses que celle d'une marginalisation croissante qui les expose aux pires dangers. Où est "l'éthique bancaire" que la Ville de Grenoble devait instaurer ? …

 

3) Dans ce système politique local qui a montré tous ses échecs graves, le PS local est à la dérive. Les récentes élections départementales ont montré qu'il était même mortel et dans des conditions d'une terrible fragilité puisque des électeurs PS ont été voués à voter … UMP dans certains seconds tours. Le PS s'oppose à Grenoble mais co-gère à la Métro. Quelques petites centaines de mètres séparent ces deux lieux et deux "mondes politiques" s'y font pourtant jour. L'UMP 38 vit comme hier. Toujours le même système : s'opposer, toujours s'opposer. Seulement toujours chercher à mieux travailler la "petite phrase" qui peut plaire à la presse. Il devait y avoir un contre-budget. Pas de contre-budget annoncé mais jamais présenté. Trop de travail et seulement s'en tenir à la petite phrase supposée suffire.

Sur les enjeux principaux, toujours pas une seule proposition. Bien davantage, quand les privilèges des indemnités à la Métro sont proposés, même pas la volonté d'y résister. L'UMP ne s'oppose alors ni au PS ni aux Verts. 

Le système politique d'hier est toujours aussi présent, incontournable, inefficace. C'est un constat très inquiétant. 

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