En France, le "lampiste" désigne le subalterne qui endosse la responsabilité des fautes de ses supérieurs hiérarchiques. Toute la culture française est imprégnée par cette "logique" pour protéger l'institution qui, elle, est sacrée.
Tout le procès Kerviel est résumé dans cette culture alors même que, dans toutes les hypothèses, l'institution aurait dû être sévèrement sanctionnée :
– soit parce qu'elle ne surveille ses collaborateurs a fortiori dans les métiers les plus à risques,
– soit parce qu'elle cautionne les risques les plus absolus.
Dans les deux hypothèses, dans ce dossier, la responsabilité de l'Institution est considérable objectivement.
Aujourd'hui, les déclarations d'une fonctionnaire montrent l'éventuelle immensité d'un scandale d'Etat. Les déclarations montrent aussi les vrais remparts de la vérité.
D'une part, le journalisme dont c'est la vraie fonction. Un média qui gagne sa vie par les abonnements et pas par les aides publiques ou par les subventions diverses. Donc un média libre. Probablement orienté politiquement mais rien n'interdit à la droite d'avoir un média aussi impertinent et ancré à droite.
D'autre part, des fonctionnaires qui travaillent dans l'obscurité mais avec une déontologie exemplaire. Ce sont aussi les vrais partenaires de
la vérité. Comme dans la quasi-totalité de la fonction publique française de grande qualité.
La chaîne des politiques est totalement absente. Même la "gauche dont l'adversaire" était la finance est totalement absente. Les parlementaires n'ont jamais diligenté une mission d'enquête sérieuse avec de gros moyens humains d'expertises. Ce dossier, c'est à la fois le symbole d'une culture de l'irresponsabilité et d'un constat de l'impuissance politique. Il est le marqueur de la gravité de la crise des dysfonctionnements politiques français.
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