Denis Bonzy

Le cas Stephanopoulos et l’objectivité journalistique perçue

George Stephanopoulos est une star du journalisme politique américain. Il a été collaborateur de Bill Clinton à la Maison Blanche. Mais dès 1996, il est devenu journaliste auprès de la chaîne ABC. Et un journaliste progressivement vedette car sa connaissance de la politique par l'intérieur donne une vision très spécifique à ses analyses. Il s'était positionné comme journaliste et non pas comme chroniqueur partisan.

George stephanopoulos

Depuis 48 heures, Stephanopoulos est en pleine tempête. La raison : la révélation d'un don de 75 000 dollars à la Fondation des Clinton. Un don dont il n'a fait état à personne ni à ses employeurs ni à "ses" téléspectateurs. 

Et d'un coup, l'objectivité perçue de Stephanopoulos s'effondre. 

L'objectivité "pure" n'existe plus à supposer qu'elle ait existé un jour (?). Mais il faut soit que l'objectivité soit perçue comme possible soit que la partialité soit reconnue pour entrer alors dans la case des expressions d'opinion. Mais impossible d'être "entre les deux".

C'est quand même une décision saine que cette approche binaire claire. En l'espèce, il n'est pas reproché à Stephanopoulos de ne pas avoir été impartial. Il lui est reproché que le don rende difficile son image d'impartialité auprès du grand public. 

A force de ne pas respecter de telles règles, le journalisme français est entré en


crise ouvrant un espace considérable à la théorie du complot. Tel journaliste présente ou ne présente pas ce fait parce qu'il est … 

A force de s'entêter dans des abstractions ou dans des logiques de séparations artificielles des rôles, une partie du journalisme français a perdu l'objectivité perçue. C'est aussi l'un des facteurs de l'actuelle crise démocratique. Le dossier Stephanopoulos devrait ouvrir en France la définition de règles d'éthique plus claire et publique. C'est l'intérêt de tous.

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