Denis Bonzy

Finalement, en France, être de gauche maintenant, c’est quoi ?

Chaque jour, j'attends avec curiosité le moment où des journalistes poseront la question suivante avec la volonté d'obtenir pour une fois une réponse claire : "finalement, en France, être de gauche maintenant, c'est quoi ?".

Les racines : la gauche française s'était constituée un corps de valeurs autour de thèmes simples : ne pas céder devant la loi de l'argent, combattre le commerce des armes qui tuent les peuples, ne pas se rendre chez un dictateur en omettant de parler des droits de l'homme, célébrer l'émancipation des femmes …

PS 12 05 15

Les faits récents :

– Hollande oublie les détenus politiques par décision de Castro à Cuba,

– dans le même temps, Rebsamen oublie les femmes dans un marqueur officiel de progrès social des entreprises,

– mais aussi de ne pas célébrer les guerres par les ventes d'armes,

– mais avant, Hollande avait également oublié :

– d'émanciper l'économie de la finance d'affaires,

– de protéger les retraités de l'érosion du pouvoir d'achat,

– de sanctuariser les universités pour défendre le mérite par le service public de l'enseignement,

– de lutter contre


la grande distribution qui étrangle les petits producteurs, 

– de séparer les activités bancaires spéculatives de celles de la simple gestion des comptes de particuliers,

Et demain, il est en passe d'oublier :

– des volets de l'APL,

– de défiscaliser une part des étudiants,

Il faudra combien d'oublis pour que le "peuple de gauche" s'élève pour que cette "gauche" s'explique sur de tels reniements, des contradictions qui sont autant d'offenses graves pour des militants qui ont eu "la foi" ?

Et si cette "gauche là" est devenue la droite, où sont donc les nouvelles frontières ? La fin de l'étatisme ? Les conditions de la réforme par des choix référendaires ? La réduction des déficits par la baisse de la dépense publique et non pas par les hausses constantes des impositions ? Mais quelles dépenses publiques ? …

Parce que la "fausse gauche" trouble tout l'actuel débat démocratique qui a besoin d'oppositions réelles sur des enjeux de fond.

Il est temps que les sujets de fond soient abordés parce que pour l'instant c'est la confusion + l'anecdote qui priment trop sur tout dans un tel climat. 

Commentaires

Laisser un commentaire