Denis Bonzy

La vraie réforme de David Cameron : laisser la société respirer

Derrière le concept de "big society" de David Cameron se cache probablement l'une des réformes incontournables du nouveau millénaire : laisser la société respirer. Le constat est simple : le pouvoir politique n'est plus le moteur des grandes évolutions. Au mieux, il les accompagne. Au pire, il les diffère. Il doit donc "laisser vivre" la société avec une indépendance croissante.

David Cameron 01 05 15

Ce constat effectué, il est préférable d'évoluer vers un pouvoir politique humble, peu coûteux et qui progressivement se consacre à des actions sociétales symboliques.

Un pouvoir politique humble, c'est un pouvoir qui accepte cette nouvelle donne liée pour partie à la mondialisation. Qui en tire les conséquences pratiques. Qui s'organise sur ces bases nouvelles.

Ce faisant, c'est un pouvoir politique qui revoit à la baisse la dépense publique, le coût des politiques publiques. C'est un pouvoir politique qui revient sur le socle de ses fonctions régaliennes strictes.

C'est enfin un pouvoir politique qui devient le point d'équilibre des actions sociétales symboliques. Il ne force pas les évolutions. Il les organise dans le dialogue et dans le compromis pour qu'elles interviennent de façon apaisée.

Quand on dresse ce constat,


qui peut dire qu'il irait à contre-sens des tendances fortes ? Personne. Mais dans le gouvernement Cameron, ce qui a été original ces 5 dernières années, c'est qu'il a conduit ces changements dans un Etat historiquement centralisé donc très éloigné de ces nouveaux repères. Certes, des changements sociaux ont été brutaux. Probablement trop. Mais globalement, c'est un véritable changement.

Ce changement est intervenu dans de nombreux domaines. Parce qu'il est intervenu, David Cameron est aujourd'hui un candidat performant sur le thème : "terminer l'action". Réformer pour gagner. Gagner parce que la réforme a été engagée.

Ce constat fait l'originalité du 7 mai. 

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Face à ce mouvement, pourquoi l'actuel immobilisme français est condamnable ? Parce qu'il consiste à laisser en l'état un système qui dysfonctionne de tous les côtés. L'immobilisme ne serait pas condamnable si tout allait bien. L'opinion publique française a conscience de ces échecs. Mais elle semble les préférer au choc du changement. Sous cet angle, sa responsabilité est grande. Au moins aussi grande que celle des corps intermédiaires qui incarnent exclusivement la gestion des droits acquis. C'est ce décrochage qui présentera une facture collective très lourde à assumer dans le temps.

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