A une semaine du scrutin (7 mai), David Cameron creuse légèrement l'écart (35/32) selon un sondage publié hier alors que jusqu'alors tout semblait au coude à coude.
David Cameron est l'un des leaders européens qui a conduit le plus grand nombre de réformes sous la concept de Big Society.
(*)Trois principes sont au cœur des réformes menées au nom de la Big Society: le principe de décentralisation et de subsidiarité, le principe de participation et enfin le principe d’ouverture et de partenariat. Ils concernent l’ensemble de l’action gouvernementale, comme le montrent les domaines d’application suivants : l’ouverture des services publics aux initiatives privées, du tiers secteur et des « communities », la réforme de l’éducation et celle du système de santé, la politique de décentralisation et la promotion du « localisme », le soutien au tiers secteur et à l’action civique, et enfin la réforme du système de prestations sociales et des incitations au retour à l’emploi.
Près de quatre ans après cette vague de transformations, les principaux succès de la coalition se situent du côté de la réforme éducative et de l’innovation sociale. 2,3 millions d’élèves sont aujourd’hui scolarisés dans des établissements autonomes (autant qu’aux Etats-Unis dans les charter schools, pour une population cinq fois moindre), et le Royaume-Uni fait figure de pionnier pour le lancement des Social Impact Bonds. L’action civique et la participation aux activités bénévoles sont en hausse, sans dépasser toutefois des niveaux historiques ; elles restent par ailleurs inégalement réparties sur le territoire. L’ouverture des services publics aux acteurs privés et associatifs et la politique de décentralisation présentent des résultats contrastés, tandis que l’introduction du Crédit Universel – censée représenter le plus grand bouleversement de l’Etat providence depuis Beveridge – rencontre un certain nombre d’obstacles. Indépendamment de ces difficultés, la politique d’incitation au retour à l’emploi semble néanmoins porter ses fruits.
La mise en œuvre de la Big Society s’est effectuée conjointement à la mise en place d’une politique d’austérité sans précédent depuis la période d’après-guerre.
Remis en perspective,
le bilan du Gouvernement de coalition élu en 2010 reste impressionnant, tant du côté de l’effort de consolidation budgétaire engagé que de la tentative de réforme de l’ensemble des services publics. Education, santé, services sociaux ou accompagnement vers l’emploi : aucun domaine de l’action publique n’y échappe, quand Margaret Thatcher s’était refusée au cours de son premier mandat à reformer le système de santé et avait ensuite buté sur la réforme du système éducatif.
En cas d'élection de David Cameron, c'est un rapport entièrement différent entre réforme et ré-élection. David Cameron peut montrer qu'il est possible de réformer de façon ample sans encourir les échecs électoraux. C'est un signe qui va mériter la réflexion dans de nombreux autres pays et tout particulièrement en France.
(*) extrait du remarquable rapport de l'Institut de l'Entreprise sur le bilan de David Cameron.
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