Hillary Clinton va peut-être obtenir au moins un succès : montrer que l'argent ne permet pas d'acheter la victoire.
Dans ce constat, il n'y a aucune détestation de cette candidate, bien au contraire. A 67 ans, s'infliger l'épreuve physique d'une campagne présidentielle américaine avec la remontée en surface de tous les calvaires familiaux, il lui faut une bonne dose de solidité mentale.
Mais Hillary Clinton est sur le même chemin qu'en 2008. Elle donne le sentiment de ne rien avoir tiré comme enseignement de sa défaite de 2008.
1) Elle a perdu en 2008 parce qu'elle ne mobilisait pas les électorats en décrochage qui ont fait la victoire d'Obama (les minorités, les noirs, les jeunes).
2) Elle a perdu parce que son nom mobilise les Républicains comme un épouvantail. Il suffit d'évoquer un "Clinton" pour que les Républicains militent et surtout votent.
3) Elle incarne le "Big Government" : cet Etat fédéral qui
coûte cher, qui contrôle tout, qui édicte des règles de plus en plus bureaucratiques … : bref, le pouvoir que les américains ne veulent pas.
Hillary Clinton bat des records de levées de fonds particulièrement auprès des sociétés financières de Wall Street qui veulent se protéger contre une campagne d'Elizabeth Warren ou de O'Malley.
Mais l'argent en politique, c'est la loi des rendements décroissants.
Il en faut pour exister mais, même au pays de "l'argent roi" sans plafond, l'argent ne permet pas d'acheter la victoire.
Depuis 2010, le pays n'est plus porteur pour les thèses démocrates classiques. Il a fallu le charisme et le coefficient personnels de Barack Obama pour gagner la présidence 2012. Mais sur le fond, les désaccords sont trop nombreux. La raclée de novembre 2014 a été historique. Elle n'est pas liée au hasard.
Hillary Clinton pourrait très bien s'engager sur le chemin de l'échec le plus onéreux de la démocratie américaine.
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