Si la France n'avait pas sa réputation de "terre du suffrage universel", les conditions de déroulement des départementales donneraient lieu à un sujet de moqueries légitimes de la part de tout observateur impartial tant tout fonctionne désormais à contre-sens.
En principe, voter c'est décider le meilleur pour exercer des compétences précises. Là, les compétences des Départements ne sont toujours pas finalisées de façon définitive. La France connaissait déjà les calendriers électoraux flottants à dates mobiles. Maintenant, elle ajoute la particularité des élections à compétences … flottantes.
Ensuite, quand il y a crise, le réflexe de bon sens c'est
d'agir. Là, l'action résiderait dans … l'abstention. S'abstenir pour … protester : une logique sans le moindre sens puisque s'abstenir c'est d'abord ne rien faire par définition.
Puis, lors des élections locales, la règle voudrait que l'on récompense ou sanctionne un travail bien ou mal fait. Là, la nationalisation de l'élection fait qu le jugement sur le travail effectué compterait peu voire pas du tout. Drôle de façon de motiver les candidats pour le travail futur.
Enfin, une élection veut en principe engagement sur des projets. Dans de nombreux cantons, en dehors de généralités d'une banalité triste, pas le moindre programme. A la place des idées, c'est le retour aux couleurs primales : celles qui sont supposées rappeler les valeurs anciennes : du bleu, du rouge, du rose, du vert … Il y a des cantons où le critère du vote semble résider dans la couleur imprimée sur le bulletin et / ou la profession de foi. Triste voyage dans des démocraties primaires.
La vie publique locale est bien tombée dans un coma inquiétant. A ce point là dans l'agglo grenobloise, il y a de nombreux cantons où cela relève de l'inédit quand même.
Laisser un commentaire