Emmanuel Macron et le sujet de fond : raisonner ou résonner

Hier soir, sur France 2, l'intervention d'Emmanuel Macron a été une caricature du choix qui marque la politique française : raisonner ou résonner.

Raisonner, c'est donner un espace à la raison dans un débat.

Résonner, c'est donner du son à un débat.

La différence est énorme. Pourquoi la vie publique française va mal actuellement :  parce qu'elle vise le son et pas la raison ?

Le son, c'est la posture. C'est la formule. C'est le choix de l'émotion pour ne pas parler de démagogie.

La raison, c'est la démonstration cohérente. C'est la reconnaissance des faits et des chiffres à la place de l'émotion. 

Hier soir, Emmanuel Macron a choisi la raison. Il a eu … raison. C'est la voie de l'avenir. 

C'est la vraie réforme.

Les responsables publics ne doivent pas être les

suiveurs de l'opinion. Ils doivent être ceux qui font vivre la citoyenneté comme le moment de la place pour des valeurs, pour des idées, pour des idéaux. 

La réconciliation des  citoyens avec la vie publique sera au prix de la place retrouvée de la raison. 

Cela suppose aussi une autre éthique du journalisme avec la place du fact checking. Quand une controverse nait sur des chiffres, le journaliste doit donner des faits, des tableaux comparés. Ce faisant, le journalisme élèvera le niveau, imposera de la rigueur. C'est aussi la plus belle facette du journalisme  :  un pouvoir d'expertise et non pas tendre les micros.

C'est la seule façon pour rendre un espace à la vérité car la vérité matérielle des chiffres doit aussi avoir sa place dans un débat démocratique. 

Ce n'est pas une amende pour non vote qui fera revivre le débat public mais le retour à la qualité même du débat public.

Hier soir, Macron a fait un pas de qualité sur cette évolution utile.