Denis Bonzy

Faut-il en finir avec les scrutins à deux tours ?

La France est en pleine crise de régime. Les institutions de 1958, construites en réaction face à l'instabilité de la IVème République, semblent de plus en plus décalées par rapport au fonctionnement moderne.

Parmi les nombreuses questions à poser doit figurer celle des scrutins à deux tours.

Le scrutin à deux tours n'est pas une fatalité. En Grande Bretagne, au Canada, les législatives à venir sont organisées sur un scrutin à 1 tour.

Justin Trudeau bis 15 04 13
La présidentielle américaine vit sur le rythme d'un scrutin à 1 tour. La liste de tels exemples est longue. Ces démocraties ne se portent pas plus mal que la démocratie française.

Comment vivent les actuels scrutins à deux tours en France ? C'est l'union des désaccords au second tour (UMP + PS) pour battre celui qui est arrivé en tête au 1er tour (FN). Qui peut sérieusement défendre qu'un tel scrutin est sain ?

Le parti qui arrive en tête est battu, donc pas représenté, par une coalition des contraires. C'est un dispositif qui est le


contraire même d'un fonctionnement démocratique sérieux.

Parce qu'un scrutin à 1 tour appelle les électeurs à la responsabilité sans faculté de repêchage, ce dispositif modifierait certainement des pratiques qui aujourd'hui sont peu dignes de la démocratie. C'est aussi peut-être la seule façon pour conduire les formations politiques à gérer plus démocratiquement l'avant 1er tour (primaires pour désignation des candidats) ?

Ce qui est sûr, c'est que l'actuel dispositif français est arrivé à un fin de cycle avec le pourcentage du FN. 1 électeur sur 3 ne peut plus être non représenté par la coalition de 2 électeurs sur 3 qui avaient exprimé toutes leurs différences au 1er tour.

Commentaires

Laisser un commentaire