Je suis actuellement stupéfait par le déclassement de l'agglomération grenobloise dans l'indifférence la plus totale.
Les deux Savoies sont devenues les vraies Capitales de la montagne. Le tournant a été les JO de 1992. C'était à l'époque le pari de Barnier. Le pari est réussi. Je représentais la Région dans les groupes de travail sur les JO. La Savoie pensait inverser le rapport de forces avec l'Isère. C'est gagné.
Depuis mars 2014, la Drôme compte sur une nouvelle génération d'élus qui bougent. Romans réaménage toute son offre économique et restructure son centre-ville dont la dynamisation de ses commerces. Bourg lès Valence engage une consultation très suivie sur son développement urbain. Le Département de l'Ain va repasser à droite politiquement et se tourne de plus en plus vers Genève économiquement. Le Rhône se considère comme le seul à avoir la dimension européenne et il a raison techniquement. Lyon a déjà annexé le Nord – Isère jusqu'à Bourgoin et digéré Vienne.
Où est l'agglomération grenobloise dans ce paysage ?
La politique politicienne a tout envahi et tient lieu de projet collectif. A gauche, le projet pour l'Isère, c'est de savoir si
… les Verts vont devancer le PS dans le Sud Isère. A droite, le projet, c'est de savoir si les divisions de gauche seront assez profondes et irréversibles pour permettre de récupérer le Département.
Voilà la réalité des faits.
Pendant des années, le Sillon Alpin était une rubrique sur le site Internet de la Ville de Grenoble. Mais qu'une rubrique puisque rien n'a bougé dans les faits.
Maintenant, ce n'est même plus une rubrique. L'hypocrisie ou l'illusion a au moins disparu. Quand toutes les agglos engagent la compétition pour une course à la taille utile, l'agglo de Grenoble vit le repli sur soi, "l'entre soi" pour reprendre une expression localement à la mode.
L'immobilisme n'est jamais coupable en soi.
L'immobilisme devient coupable quand il s'installe alors même qu'il faut bouger.
Or l'agglo doit bouger.
L'agglomération grenobloise avait fait un bide sur sa candidature aux JO parce que les investissements à effectuer étaient tellement lourds pour la mise à niveau, que ce volet financier avait plombé le dossier de Grenoble, alors battue même par … Nice.
L'écart avec la "mise à niveau" se creuse. C'est quand même la seule agglo où le "grand projet" de la Ville – Centre peut consister à planter … un arbre à la place d'une sucette Decaux. Les journalistes ont du mérite à faire un page sur ce thème.
Pourquoi ce climat ?
Parce que les indépendants partent et que les "clients" se la ferment pour ne pas perdre des aides publiques diverses. Le mot citoyen est partout quand l'esprit "citoyen" fait de liberté et d'impertinence se fait plus rare que jamais.
12 mois plus tard, c'est une situation très atypique que celle connue par l'agglo grenobloise comme si elle n'avait même plus la force de devenir au moins olympique en matière d'écologie.
Le jour où elle constatera qu'elle est devenue le "Sillon à rien", les conséquences pratiques seront lourdes et durables.
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