La belle lettre de Kayla Mueller

La lettre de Kayla Mueller (l'otage américaine qui vient d'être exécutée) vient d'être publiée. Elle est remarquable. J'ai lu son texte qui m'a beaucoup ému. Elle écrit avec des formules d'une clarté que j'ai trouvée par le passé dans 4 circonstances en dehors des moments que j'ai pu connaître dans un cadre familial direct.

La première circonstance a été la lettre de Laurence en 1986. Elle était atteinte de mucoviscidose. Dans les dernières heures avant sa mort, elle a rédigé une lettre à l'attention de ses parents qui était le plus beau hymne à la vie. 

Avec son père qui a monté la "Fondation Laurence", sa famille a mené un combat remarquable que j'ai aidé de toutes mes forces comme Président de la Commission recherche du Conseil régional avec dans l'Isère l'aide considérable de Marie-Madeleine Rebreyend.

La seconde circonstance a été

la publication par Eric Conan dans l'Express des lettres qui avaient été "mises  de côté" rédigées par des enfants à destination de leurs familles quand les enfants étaient dans des camps de déportation. Eric Conan était un copain de Prép. ENA et ses talents de journalistes comme sa qualité de plume m'ont toujours enthousiasmé. Comme j'ai eu l'occasion de lui dire à maintes reprises, ce fut à mes yeux son plus beau reportage.

La troisième circonstance a été la publication par France 3 des lettres des poilus dans les tranchées de 14 – 18.

Enfin, la quatrième circonstance n'a pas été une lettre. Mais une expression orale, celle de Maurice Valfort, un agriculteur de Varces. Le dimanche après-midi, j'avais l'habitude d'interrompre mon jogging pour prendre le café chez lui. A quelques jours avant sa mort, je suis entré dans sa cuisine. Immédiatement à droite, une petite table devant une fenêtre.  Il  lisait "Témoignage Chrétien". Et d'un coup, il  me dit "tu sais, c'est fini !". Et l'espace de plusieurs minutes, Maurice Valfort m'a donné ses leçons de vie. Des moments d'une terrible intensité comme j'ai eu l'occasion de le dire le 31 janvier à sa petite-fille lors d'une rencontre imprévue qui m'a fait un grand plaisir.  Les mots et les images de ces instants sont toujours dans ma mémoire.

L'actuelle faiblesse collective à mener les vrais combats contre les maladies ou les fascismes guerriers seront jugés avec beaucoup de sévérité dans le temps parce que cette faiblesse est  en effet indigne des messages de vie que des anonymes peuvent porter avec une force fabuleuse.

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