La fin des versions papiers de la presse est programmée. Dès 2011, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi), une agence de l’ONU, envisageait la fin de la presse quotidienne papier dans le monde pour 2040, du fait des nouvelles technologies et du désintérêt de la génération Y à l’égard des journaux traditionnels. Des sondages indiquent qu’un Américain sur deux estime que les quotidiens papiers auront disparu dès 2025.
En 1945, le tirage de la presse quotidienne française, nationale et régionale, atteint 15 millions d’exemplaires. Puis il amorce un déclin progressif qui le ramène à 10 millions d’exemplaires autour de l’année 2000, soit une diminution d’un tiers en 55 ans. En 2013, on ne vend plus en France que 6,6 millions d’exemplaires de journaux quotidiens : nouvelle baisse d’un tiers de la diffusion, en une douzaine d’années cette fois.
Il est beaucoup question actuellement de Charlie Hebdo. Mais en 2013, les ventes hebdomadaires de Charlie Hebdo étaient de 30 000 exemplaires soit 300 ventes en moyenne par Département !
Les chiffres sur les ventes 2013 sont toutes en baisse :
Qu'est ce qu'une liberté d'expression sans pluralisme de ses supports ?
Il y a déjà un problème avec
la situation des monopoles de la PQR qui survivent grâce à un partage territorial qui a pris corps ces deux dernières décennies.
Imagine-t-on le quotidien né à la Libération un 18 décembre attendre un … 18 juin pour annoncer la fin de sa version papier ?
Pendant longtemps, il fut question de la complémentarité des supports d'informations. Aucun nouveau support n'avait fait disparaître un segment entier des anciens. Pour la 1ère fois, c'est différent. Le numérique menace le papier.
Quand 4 millions de personnes descendent dans la rue pour défendre ce que 30 000 d'entre elles achetait, il serait peut-être nécessaire d'aborder séreisement certaines questions de fond pour éviter le jour d'après.
Denis Bonzy 
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