La vie publique française est entièrement en panne. La gauche vit des débats internes qui paraissent sans solution faute d'un vote démocratique clair et net. La droite peine à exprimer un projet alternatif en dehors de quelques banalités sur des sujets très consensuels et généraux. L'extrême droite enregistre les votes mais ne parvient pas à cacher son désarroi si le seuil de la gestion nationale devait être franchi.
Entre deux élections, les citoyens sont au chômage civique.
Puisqu'il n'est pas possible de voter, alors les citoyens manifestent ou font des pétitions. Les Musiciens du Louvre Grenoble viennent de lancer la leur.
Mais dans ce cadre, comment décider ?
La suppression budgétaire projetée qui recevra le maximum de signatures sera-t-elle … reconsidérée ?
Après les Musiciens du Louvre Grenoble, quelle nouvelle pétition ? Le Théâtre ? Le retour du Festival du Cirque sur Grenoble ? Le retour du rugby à Lesdiguières ? …
Comment un citoyen responsable des enjeux collectifs globaux peut-il donner sa signature à l'un et pas à l'autre ?
Pourquoi ne pas lancer une pétition contre
les 4 millions d'euros attribués à Alpexpo qui annoncerait cette année, selon certaines rumeurs, 800 000 € de pertes soit le double de la subvention supprimée des Musiciens du Louvre Grenoble ?
…
Une accélération de la perte de légitimité de la décision politique se produit.
C'est un phénomène irréversible.
La seule façon de ne pas entrer en crise dans une telle évolution, c'est que le pouvoir politique s'en tienne à l'essentiel et définisse les critères des décisions partagées dans la transparence.
C'est cette évolution de la dépossession du politique qui doit être conduite.
Par sa tradition, la France a pris beaucoup de retard sur ce chemin. C'est étonnant de voir à Grenoble que "l'autre gauche" n'a pas beaucoup évolué sur le fond de ce dossier après pourtant 260 jours de pouvoir et les premiers 260 jours donc habituellement les plus prometteurs.
En attendant cette évolution, c'est du moulin à vent. Cela ne peut qu'attiser les colères ou renforcer les abstentions.
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