Nous assistons actuellement à une mise en cause grave et injuste de professions qui ont fait la force de l'économie française.
C'est une situation grave qui déstructure un maillage territorial de qualité : notaires, pharmaciens, huissiers … ont contribué à construire des édifices professionnels de grande qualité dans la durée. Une qualité à un prix modéré par rapport aux compétences et aux responsabilités.
C'est une situation injuste, parce qu'il y a rupture du contrat professionnel et parce qu'il n'y a pas reconnaissance de la réalité des services rendus.
Quand il faut changer le statut des parlementaires (retraite, avantages …) avec leurs cortèges de priviléges, l'Etat s'offusque de la perspective de rompre un contrat.
Mais face aux notaires, pharmaciens, huissiers … il n'y aurait pas de rupture de contrat ? Cet argument ne résiste à aucun examen sérieux.
En réalité, ces professions subissent un rapport à une démocratie d'opinion qui les fragilise.
1) ce sont des professions réputées nanties : or la France actuellement, c'est la chasse aux "nantis" avec un plafond qui descend d'ailleurs de plus en plus bas pour "mériter" ce qualificatif "honteux" par définition,
2) ce sont des professions qui ont négligé leur image de marque : elles sont associées à des rappoets d'autorité et la France ne connait plus l'autorité. Maintenant, c'est le patient qui fait son ordonnance après avoir trouvé le médicament miracle sur Internet, le justiciable qui prévoit sa décision de justice, l'acheteur qui rédige l'acte … Puisque tout se vaut, ces professions ont perdu leur espace d'expertise.
3) c'est la victoire de
la culture du "rayon de grande surface" : le client vient prendre sur le champ, repart et il est content quand le produit est toujours moins cher.
L'irresponsabilité des politiques pour ne pas défendre des valeurs solides, respectueuses d'années de formation et de technicité, est considérable.
Ils sont tellement nuls collectivement qu'ils donnent le sentiment d'aimer la contagion. Que restera-t-il qui fonctionne dans ce pays ?
Les services publics sont démembrés.
Des fonctions privés essentielles sont fragilisées.
On assiste à un réel travail de destruction par des politiques qui paraissent perdus, de mauvaise humeur comme si l'opinion devait payer le prix de l'impopularité qu'elle leur impose.
L'opinion les écoute de moins en moins. Elle ne les croit plus. Ils ne donnent pas le sentiment de savoir où il faut aller. Si au moins, il y avait davantage d'humilité pour respecter des professions qui le méritent.
C'est quand même un drôle de climat dont la suite logique ne peut qu'inquiéter très sérieusement.
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