Hier, 5 octobre, c'était la journée internationale des enseignants. Une belle initiative de l'UNESCO datant de 1994. En France, cette journée a été marquée par une discrétion absolue. Normal pour un système en déroute.
Dans le primaire, les 20 dernières années ont été celles de la déstructuration d'un système national longtemps exemplaire. Les bâtiments dépendent des Communes. Donc d'une Commune à l'autre, on assiste à un éclatement des situations : là un équipement neuf, ailleurs des préfabriqués rudimentaires qui se multiplient …
Quant aux enseignants, leur fonction a été grignotée par les autres intervenants éventuels dont les familles. Le temps de l'instituteur de la République est passé. Hier, l'instituteur était maître à l'école. Aujourd'hui, il reçoit la … leçon du premier parent d'élève pourtant hier manifestement fâché avec son propre parcours scolaire …
Dans le secondaire, c'est identique. Les Départements ont sauvé les collèges. Les Régions ont sauvé les lycées. Mais les statuts des enseignants n'ont pas suivi les qualités des murs dont les grilles salariales.
Dans le supérieur, la diversité est encore plus forte. Le tissu universitaire national égal est désormais une illusion absolue.
En quelques années, c'est un dispositif global initialement d'excellente qualité qui a été déstructuré, paupérisé, déqualifié.
C'est un terrible handicap pour l'avenir.
Tout au long de mon parcours professionnel,
j'ai souvent eu en complément une activité d'enseignant. Ainsi, exemple parmi d'autres, dans les années 80, j'intervenais à l'IEP de Grenoble dont la prép. ENA. Dans les années 2 000, j'ai souhaité reprendre une activité de ce type sur Grenoble. Et là "surprise", les "qualités" qui étaient initialement les miennes m'avaient quitté au fil des années. Seconde surprise, alors qu'elles ne m'étaient plus reconnues à Grenoble, elles demeuraient les miennes à Lyon, Paris … lieux de nouvelles interventions de ce type.
Mes "qualités" à Grenoble étaient passées sans m'en rendre compte sur la quasi-totalité des collaborateurs alors de … Destot et de Vallini. Je feuilletais l'annuaire des intervenants et je trouvais presque toute la liste des collaborateurs de cabinet des deux intéressés.
Pour en connaître certains, j'avais presque envie de les féliciter d'être parvenus pendant tant d'années à me cacher les compétences qui étaient les leurs.
En ce moment, il n'est d'ailleurs pas à exclure que, pour l'année universitaire 2015 – 2016, ces "qualités" connaissent une nouvelle "mutation" soudaine désormais à destination de proches de … Piolle.
L'Université multipliait-elle les gestes de gentillesse pour faciliter des passerelles pour des subventions locales ? La "décentralisation à la française" venait de frapper.
Dans un tel paysage, c'est naturel que la France ait entouré d'une immense discrétion cette journée du 5 octobre à la différence de nombreux autres pays.
L'enseignement sous tous ses cycles est l'une des grandes victimes des 20 dernières années.
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