Denis Bonzy

L’absence de sortie de crise radicalise les opinions

La crise de 2008 produit ses "enfants". Ajoutée à la crise économique durable, la crise internationale installe actuellement une radicalisation considérable.

Deux exemples précis :

– en France, l'entrée d'élus du Front National au Sénat change considérablement la donne. Et dans d'autres départements, l'absence de listes "dissidentes" aurait largement augmenté ce score. Jusqu'à présent, le vote en faveur du Front National était présenté comme celui des "désespérés qui ne savent pas …". Cet argument ne peut pas être opposé aux votes d'élus locaux. Par son mode sélectif d'électeurs, le vote d'hier a donné une légitimité et une force nouvelles considérables au FN. C'est un constat majeur. 

– aux Etats-Unis, Obama va enregistrer le 4 novembre une défaite d'ampleur historique. Plus aucune digue habituelle des démocrates ne semble en état de


résister. Dans certaines circonscriptions seront élus des candidats républicains qui, en France, apparaitraient modérés par rapport à des candidats … FN sur des sujets comme la religion, l'immigration et pire encore sur le rapport de forces sur le plan international.

Martha McSally bis

Fondamentalement, cette vague repose sur deux sentiments :

1) Les fauteurs de la crise de 2008 n'ont pas été sanctionnés. L'élite politique et financière n'a pas vu venir la crise. Elle l'a traitée en publicisant les pertes donc en les reportant sur les contribuables. Et ceux qui ont fauté en 2008 continuent de plus belle. La mode d'Elizabeth Warren aux Etats-Unis est sur cette vague. L'impopularité de Hollande en France est en grande partie sur son incapacité à sanctionner la finance.

Wall street bis

2) Mais surtout, aucune crise ne prend fin. Chaque crise en fait vivre une nouvelle. La vie actuelle c'est le feuilleton des crises. Les vainqueurs des guerres ne gagnent jamais la paix. Les survivants à la crise économique ne gagnent ni le plein emploi ni un meilleur pouvoir d'achat… Des économies sont faites mais le trou se creuse toujours …

Anja 1

D'où la conclusion rapide mais simple : qui sont ces gouvernants qui ne règlent jamais rien ? 

Des gouvernants que l'opinion a envie de sanctionner au point de s'adonner à des excès parce qu'elle considère qu'elle n'a plus rien à attendre du jeu politique classique donc qu'elle n'a plus rien à craindre de changements majeurs d'un jeu politique à l'écart duquel elle a organisé son fonctionnement.

Avec cette donne, la situation du FN en France s'ouvre désormais sur des bases significativement nouvelles.

Commentaires

Laisser un commentaire