La dissociation croissante entre les responsables politiques et l'opinion ouvre un espace pour une nouvelle génération de journalistes : les "journalistes procureurs". Ils deviennent les avocats de l'opinion face à la classe politique.
Puisque l'élite politique est contestée, detestée par l'opinion, cette dernière attend un porte voix : le "journaliste procureur".
C'est cet esprit qui assure les progressions d'audiences. Aux Etats-Unis, c'est la socle du succès de Megyn Kelly. Politico vient de lui consacrer un reportage. La télégénie de cette journaliste ne cache plus le fond de son style : une impertinence tous azimuts à destination du pouvoir.
C'est un style qui est le point de salut du journalisme qui autrement est contourné par les réseaux sociaux.
L'audience reste le marqueur de succès d'un support d'information.
Pour qu'il y ait audience, encore faut-il que
l'opinion se retrouve dans un style d'informations. Bourdin a commencé en France : questions brèves, relances en cas de non réponse … Mais il reste encore très loin de ce nouveau style. Pour les autres, les audiences et la crédibilité fondent à proportion de la docilité perçue parce qu'elle devient complicité avec une élite désormais destestée et que l'opinion ne veut plus voir respecter.
Ce sera intéressant de voir les journalistes français qui vont prendre ce virage dans des supports grand public. Ce sera aussi un test de la réalité de la liberté d'information en France.
Denis Bonzy 
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