Nous vivons une période "formidable". Les armées n'ont plus les moyens de fonctionner mais le défilé du 14 juillet 2015 bat les records de coûts. Les oeuvres et les mobiliers nationaux disparaissent à en croire le rapport du jour de la Cour des Comptes qui, comme les rapports passés et ceux à venir, ne sera suivi d'aucun effet concret …
Le pays a-t-il toujours été dans un tel état ?
Il y a quand même des spécificités à la période actuelle. La présidence de la commission de la défense à l'assemblée nationale est confiée à une … femme et qui vient de l'action … sociale.
Il y avait quand même des périodes où cette présidence était assumée par des élus ayant connu l'armée : Sanguinetti, Bigeard…
Ma première rencontre avec Marcel Bigeard est intervenu l'hiver 1979 pendant une partie de mon service militaire au quartier Fayolle à Angoulême. L'hiver était très froid. En fin de journée, ce bataillon parachutiste fut pris de fièvre : Bigeard devait venir, arriver dans la soirée.
Et le lendemain matin, au moment du petit déjeuner, la rumeur était devenue réalité : IL était là !
Mieux il faisait déjà son footing en "marcel" sur le stade. Il s'est arrêté à un angle où était stationné un bidon avec de l'eau. Il s'est aspergé et il est venu petit déjeuner.
Toute la "légende Bigeard"était résumée.
Et pendant 48 heures, ce fut un "feu d'artifice" permanent.
Plusieurs années plus tard, je l'ai revu lorsqu'il était de
passage dans l'agglomération grenobloise.
Il est certain que Bigeard à la présidence de la commission de la défense savait de quoi il parlait. Mais il n'y a plus de Bigeard.
C'est comme Sanguinetti. J'ai découvert Sanguinetti en 1974 lors de la présidentielle. Il tient une conférence à l'IEP. Par curiosité, je vais "voir". Sanguinetti est contesté en permanence, interrompu, malmené. Il est courtois, cherche à temporiser. Et tout d'un coup, il décale un peu sa chaise, prend du retrait et fait claquer sa jambe de bois sur la table de la conférence et ajoute :" dis petit quand tu auras donné une jambe pour ton pays tu viendras me donner des leçons. Maintenant, tu la fermes !".
Et il a continué sa conférence dans un calme absolu.
Le déclassement de la France tient pour une grande partie au fait que les affaires publiques sont traitées par des personnes qui n'ont jamais vécu les questions qu'elles gèrent.
A quand un objecteur de conscience pour la présidence de la commission des armées … Il suffit probablement d'attendre, cela ne devrait pas tarder.
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