En France, deux mots semblent fâchés, irréconciliables : socialisme et réussite. Est-il possible de trouver un socialisme qui réussit ? Les directeurs de conscience cherchent et trouvent … Mattéo Renzi. C'est la nouvelle icône de la gauche française. La magazine Le Monde cède à la mode cette semaine. Il y aurait tellement de choses à dire que l'article "termine" à la page 39 sur un paragraphe qui n'est pas … fini.
Ce qui marque surtout, c'est la double écriture qui peut exister sur les mêmes faits quand la gauche cherche son icône. Tout trouve grâce à ses yeux. Le marketing politique,
vulgaire, devient la sociologie politique, plus noble.
Le storytelling devient efforts pour parler au peuple.
En réalité, en dépit d'efforts de mots, cette génération intègre trois modifications majeures :
1) la scénarisation des campagnes : la campagne électorale comme la gestion devient un film avec ses épisodes, ses temps forts, ses jeux de rôles …
2) dans cette scénarisation, les temps forts ne dépendent pas des contenus mais des postures : l'article du Monde est une caricature. Renzi existe par le choix ou pas d'une cravate, la participation à un match de foot … Pour un candidat de droite, ce serait des anecdotes populistes. Là, bie entendu, il s'agit de tranches de vies qui montrent l'authentique d'un tempérament.
3) cette scénarisation est post-idéologique : il n'y a pas de vision mais des images, ce qui est très différent.
Renzi, c'est la dernière branche à laquelle tente de se raccrocher un establishment de gauche qui, pour la première fois à ce point, tente encore de laisser penser que le divorce entre socialisme et réussite pourrait ne pas être définitif.
Et si Renzi dans quelques mois devenait surtout l'incône que pour réussir il faut abandonner les dogmes du socialisme. Dur réveil alors.
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