Si la vie publique française est confrontée actuellement à une réelle et profonde crise, c'est aussi parce que des traitements médiatiques tellement différents d'un même sujet donnent le sentiment d'un système qui manipule.
En 2012, la présentation et l'exposition de sa compagne d'alors répondait à la volonté de François Hollande de montrer qu'il "était un candidat normal" donc en couple. Bien davantage, le couple devenait un exemple de qualité de recomposition. Sa compagne nouvelle était toujours à ses côtés tandis que l'un de ses enfants du couple d'avant, Thomas, participait également activement à la campagne.
Tout baignait donc dans la plus totale sérénité.
Deux ans plus tard, la situation a explosé. Le Président est
"célibataire". Est-ce un précédent ? Non. Il en fut de même pour Nicolas Sarkozy. Mais à cette époque, des médias consacraient une part considérable des reportages à cette "déchirure" : comment faire ? La vie privée ne prend-elle pas le pas sur la vie publique dans l'agenda du Président ? Comment organiser les réceptions à l'étranger quand le Président "solitaire" sera reçu par des couples ? …
Et là pour François Hollande : pas une question, pas un commentaire …
On assiste en direct à une triple recomposition :
– la mise à l'écart de la compagne de 2012 (Valérie Trierweiler),
– la réintégration de la compagne d'avant 2012 (Ségolène Royal),
– la totale discrétion sur la compagne de l'après 2013 (Julie Gayet).
Mais à cette occasion, la vie privée devient "vie privée" donc vouée à la plus totale discrétion.
De telles méthodes aussi manifestement disciminatoires discréditent l'ensemble de la profession médiatique aux yeux de l'opinion qui s'estime manipulée.
Cette inégalité de traitement est une réelle question de fond dans l'examen de ses causes comme dans celui de ses conséquences.
Il y a peu de démocraties modernes qui toléreraient une telle situation.
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