La campagne sénatoriale dans le New Hampshire pour le vote de novembre 2014 s'annonce particulièrement passionnante depuis qu'hier soir, sans surprise d'ailleurs, Scott Brown ait annoncé sa candidature.
En janvier 2010, dans la région de Boston, Scott Brown a réalisé un exploit historique. Comme candidat républicain gagner l'ex-circonscription sénatoriale de Ted Kennedy. Cette victoire a été conquise grâce à une campagne très originale sur le terrain.
Une fois élu, il a justement éprouvé les pires difficultés pour garder son originalité. Il s'est fondu rapidement dans le moule de Washington. En novembre 2012, il a été battu par Elizabeth Warren et assez largement.
Il est allé effectuer quelques travaux chez Fox News et, après une brève réflexion, il se présente dans le New Hampshire.
En cas de victoire, il deviendrait un "guerrier du retour". Aujourd'hui, selon les sondages, il part avec un retard de 13 à 9 points derrière la sortante démocrate.
Mais la "mécanique Brown" va se mettre en marche. Les campagnes électorales françaises ne
sont pas dans la même division que les campagnes américaines pour de très nombreuses raisons dont les limitations liées à la loi par exemple avec les interdictions de publicités dans les derniers mois ou en raison des plafonds des financements.
Mais tout est d'une autre dimension en raison également de l'ampleur des circonscriptions territoriales.
Une campagne électorale américaine c'est l'éloge de la folie. Erasme a publié en 1511 un ouvrage intitulé «Eloge de la Folie». Cet essai a connu un succès rapide. Erasme y fait parler la déesse de la Folie qui dresse une critique féroce mais lucide des catégories sociales, des maîtres et tout particulièrement des phénomènes de Cour. Pour l’essentiel, cet essai satirique dénonçait des systèmes de pouvoirs. Il dénonçait le triomphe du paraître où tout devenait fonction des signes extérieurs. Il décrivait la scène de théâtre qu’est la Cour où ce ne sont que les apparences qui dominent donc les leurres et les illusions. Une Cour où cohabitent le paraître, l’oisiveté, la paresse, la vanité et l’absence de tout scrupule pour parvenir à ses fins. Il décrit avec finesse l’esprit des courtisans qui se croient la «compagnie des dieux». Il présentait le rôle néfaste des courtisans, vides de toute sincérité. Il mettait en évidence les effets graves de l’intolérance.
Mais la folie a aussi de bons côtés. Elle donne une dimension que la raison interdit. Sous certains aspects, cette dimension donne des ailes. Cette dimension doit donc exister sans emporter toutes les autres barrières.
Pour avoir pu le constater sur le terrain et lors de rencontres avec certains de ses collaborateurs, Scott Brown a ce bon côté qui permet l'éloge de la folie.
S'il l'a conservé au-delà des épreuves, c'est une balle campagne qui s'annonce. Comme pour la période 2006-2008 tout particulièrement, Exprimeo est en train de bâtir des accords avec des correspondants locaux pour faire vivre avec réactivité ces élections intermédiaires.
DB
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