Denis Bonzy

Elections municipales : des élections qui n’ont pas été à l’heure des sondages

Les sondages et les élections municipales 2014, c'est l'histoire de 4 mariages et et un enterrement.

1er mariage : les sondages ont créé la liste des candidats déçus d'être donnés trop vainqueurs et ceux déçus d'être donnés trop … vaincus. Les sondages ont créé deux démobilisations nouvelles : ceux qui étaient en tête et ceux qui étaient trop bas. Deux démotivations nouvelles sont nées.

2ème mariage : les sondages ont impacté


les échantillons incertains décisifs qui auraient été de l'ordre de 23 à 25 % pour le second tour des municipales selon l'enquête Harris Interactive. 23 à 25 % des électeurs des 23 et 30 mars ont déclaré s'être décidés dans la dernière semaine. Pour eux, les données des sondages ont structuré leurs votes.

3ème mariage : les sondages sont associés désormais au circuit du discrédit politique. L'opinion ne comprend pas le décrochage entre les pronostics et les résultats. Ce décrochage est intervenu dans la quasi-totalité des régions. A Grenoble, la campagne a changé avec le sondage FR3 Alpes dont le politologue déclarait plusieurs jours plus tard qu'il devait "être pris avec des pincettes" détaillant les "imperfections techniques" de cette enquête dont la réalité faible de l'échantillon. Quel aurait été le sprint de la campagne si Eric Piolle avait été donné vainqueur à 30 jours du vote ?

4ème mariage : les sondages s'ajoutent à la liste des repères perdus. Les chiffres justes n'ont plus leur place dans la vie publique française. Les mots exacts sont étrangers au débat public français. Maintenant les sondages s'ajoutent à la liste des "morts au combat politique". 

Quant à l'enterrement, c'est l'image de marque des sondages. Ils s'inscrivent désormais dans le paysage du "complot généralisé", voire même un outil comme un autre de manipulation. 

Dans ce contexte, il n'y a pas de raison pour s'interroger sur la "grande fatigue collective" et la poussée de l'abstention.

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