Denis Bonzy

Des appareils politiques locaux exposés au souffle de liberté des citoyens : les deux explosions

Pour l'instant, trois tendances nouvelles sont déjà nées lors des élections municipales de mars 2014. 

1) La reconquête de l'espace des débats publics : plusieurs fois par semaine, des collectifs organisent des débats publics sur des formats techniques originaux de grande qualité. C'est une démocratie participative qui bouge, qui vit, qui pose des questions majeures. 

2) La naissance d'une information


numérique diversifiée avec l'affirmation des "anonymes anonymes". Il y a les "faux anonymes" pour lesquels le masque de "l'ailleurs" tombe vite derrière le contenu du très partisan. Les "anonymes anonymes" vont au-delà. Ils ont fait naître une information décalée mais à messages sérieux. La qualité des informations pouvait laisser entendre qu'il s'agissait de journalistes s'exprimant autrement. Cet indice est peut-être renforcé actuellement par le constat que leur "production anonyme" ne suit plus le rythme de la campagne peut-être parce que leur travail quotidien occupe désormais tout le temps et même au-dessus ?

3) L'explosion des appareils poltiiques locaux : la gauche assume désormais ouvertement ses deux visages. Bien davantage, le fossé entre les deux approches se creuse publiquement manifestement.

Mais il en est de même à droite. L'UMP 38 a explosé. Des exemples concrets :

1) A Grenoble, la liste UDI – UMP Grenoble prend pour "référence morale" Jacqueline Joannon (UDI) qui est candidate sur Meylan contre la liste de MC Tardy et JC Peyrin (UDI – UMP). Ce dernier est le leader départemental de … l'UMP 38. Bien davantage, le suppléant de MC Tardy (L. Filippi) lors des législatives 2012 est l'un des premiers placés sur la liste de … Grenoble.

2) Dans l'ensemble de l'agglomération grenobloise, le groupe Métro Alternatives (opposition sortante) s'avère incapable d'honorer ses responsabilités naturelles. Aucune mutualisation des moyens humains. Aucune reprise d'axes collectifs forts. Chacun part à la conquête de la victoire de façon autonome.

3) Dans de nombreuses villes, c'est la multiplicité de listes d'opposition. Parfois l'inorganisation apparente va jusqu'à l'absence de liste d'opposition dans des fiefs majeurs de gauche (Seyssins / Commune de l'ex Président de la Métro). Cette "inorganisation" mériterait un examen attentif car il peut y avoir matière à donner une grille de lecture différente à certains indices : n'y a -t-il un "Yalta local" bien au-delà des seules sensibilités de gauche ? Et si oui avec quelles conséquences ?

C'est donc un paysage politique local neuf qui est en train de naître. Le souffle de liberté des citoyens emporte sur son passage les barrières des appareils politiques locaux. Les partis apparaissaient très affaiblis. Ils sont maintenant dépassés : out !

Les règles changent.

Anonyme

 

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