Denis Bonzy

« Anonyme » ou la victoire posthume des … primaires

L'une des nouveautés de la campagne municipale 2014 sur Grenoble est la percée des infos de source anonyme. C'est une évolution très interessante parce qu'elle marque une double rupture.

D'une part, traditionnellement, dans une campagne électorale, "l'anonyme" c'était l'attaque au-delà de la ligne jaune : du "tellement lourd" que personne n'osait revendiquer, assumer.

Là, l'anonyme est presque à l'opposé. Pour l'instant, l'anonyme est un marqueur de modération, presque de raison. GreMuni lance l'entretien "positif" qui conduit à dire du bien de l'autre. Ce faisant, c'est la rupture la plus absolue. L'anonyme porte du positif et pas la violence que l'anonymat couvrait hier. 

LeGreBon pastiche mais avec


talent rédactionnel notoire. Tout est exagéré mais sans que l'exagération ne puisse blesser.

Gre2014noble croque le dessin de façon turbo et résume  en un croquis une maladresse, une erreur, une incohérence. 

Sur Twitter, des auteurs sont des marqueurs de remarques de bon sens (Franc Tireur …). La critique est juste mettant en relief des incohérences, des changements de positions, des excès fautifs d'humeurs …

Il n'y a que quelques acteurs de commentaires très agressifs et anonymes sur Grenews qui rappellent l'anonymat d'antan :  une violence outrancière ayant pour intention de blesser, voire même souvent d'injurier tout simplement.

D'autre part, traditionnellement, par ses excès, l'anonyme n'était pas susceptible d'être revendiqué. C'était un acte honteux. 

Là, à ce rythme, l'anonyme deviendra révélateurs de talents … doublement cachés. A la fin de la campagne, ils seront peut-être les premiers vainqueurs : avoir accepté la non-identification pour faire vivre une information nouvelle, décalée, humoristique.

Avec cette tendance, l'anonyme change de statut.

C'est un esprit qui me fait penser au livre sur les Primaires en 1996 avec le  personnage de Jack Stanton qui était Bill Clinton en réalité avec toutes les frasques que les journalistes "officiels" ne pouvaient ou ne voulaient pas mettre déjà au grand jour avec leurs côtés implacables qui faisaient "froid dans le dos". 

Cette "racine historique" éventuelle constituera au moins une victoire posthume des … primaires locales qui ont été un rendez-vous manqué avec la modernité. Ce rendez-vous est maintenant né en dehors des formations politiques, une fois de plus.

L'impertinence positive était née avec les radios locales dans les années 80.

Elle est en train de renaître avec les nouvelles technologies lors de cette campagne. 

DB

Anonyme 28 01 14

 

 

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