La rumeur : Dans les heures qui ont suivi le débat d'hier soir à L'AmpéRage, M. Vincent Bourguigon a posté sur Facebook un billet et adressé des messages relatif au parrainage donné par Denis Bonzy lors de l'élection présidentielle de 1995.
La vérité : "je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez le dire" : c'est par cette phrase d'une auteure britannique dans un ouvrage consacré à Voltaire que j'ai commencé ma lettre à JM le Pen au moment où j'ai adressé mon accord pour qu'il participe au scrutin de 1995 (photo ci-dessous). Phrase qui a été reprise par l'intéressé pour bien acter le cadre de cette correspondance. Et 20 ans plus tard je ne le regrette pas et je vais ré-exposer les raisons de fond.
1) La République Française a historiquement la chance de compter sur des mouvements protestataires (de gauche comme de droite) qui font le choix du suffrage universel direct et non pas de la violence en dehors du suffrage universel direct. C'est une situation très différente historiquement de l'Italie, de l'Allemagne, de l'Espagne …
C'est une chance considérable qui a placé notre pays à l'écart de violences en dehors de quelques cas très faibles dans le temps. Par conséquent, pour des partis qui ont fait ce choix, il n'est pas sain de les exclure du suffrage universel direct, ce qui ne pourrait que les radicaliser dangereusement.
Le système français de parrainage par des élus et non pas par des citoyens est un dispositif malsain qui cadenace les candidatures par des professionnels de la politique.
2) La compétition électorale doit être ouverte, la plus ouverte possible. certes pas au point de permettre de candidater à des sensibilités de simples groupes de pressions. Mais dès que des sondages ont attesté d'un seuil de "representativité", il est sain que cette compétition ne soit pas verrouillée par des seuls "grands partis classiques".
3) En 1995, j'avais été contacté par deux représentants de candidats en peine pour franchir le seuil : un candidat écologiste et le candidat le Pen. J'ai alors indiqué que, s'il y avait un problème de nombre, j'irai à celui qui serait le plus en difficulté. Les représentants du candidat écologiste m'ont indiqué avoir franchi le seuil, j'ai donc donné mon feu vert pour la participation de JMP à ce scrutin. Au moment où je l'ai fait, j'ai publiquement indiqué que je voterai J. Chirac car je partageais son analyse de la fracture sociale inspirée par Emmanuel Todd. J'ai d'ailleurs figuré officiellement dans son comité de soutien et non pas dans celui de Balladur.
4) Si d'ailleurs le suffrage universel devait me donner la capacité à parrainer, je respecterai la même démarche mais en faisant tirer au sort par un tiers le bénéficiaire pour éviter une exclusion de la compétition électorale de la part d'un membre d'une composante qui a vocation à participer à la compétition.
5) Cette logique de liberté a donné lieu à des tentatives de détournement inspirées par la malveillance manifeste face aux explications officielles données en 1995. Lors des élections de 1995, des tracts sur ce volet ont été distribués. Ils ont donné lieu à une décision de justice qui, par un jugement du 12 juillet 1995, avait considéré qu'il s'agissait de "mentions diffamatoires excédant les limites de la polémique électorale …".
Vincent Bourguigon est un proche de l'UMP 38 (adhérent ou sympathisant ?). Il participe à l'équipe de campagne de M. Matthieu Chamussy.
S'il y a des questions à poser pour disposer de plus amples informations, il suffit de venir à des débats publics et de les poser en face à face pour disposer des réponses nécessaires.
Pour s'engager sur un tel terrain, il doit donc être garant que d'autres membres de l'équipe de campagne du candidat UMP n'ont pas évoqué non pas la seule défense de la liberté de candidature mais, étape totalement différente, le vote en faveur du … FN. Qu'il se renseigne …
DB
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