La vie politique française ne peut pas continuer sur son actuel chemin d'affaiblissement permanent. Il faut retrouver du rêve, de l'espoir. Il ne doit plus s'agir de laisser aux générations futures la seule expérience des échecs généralisés.
Aujourd'hui, la colère est là. Parce qu'il y a une réelle incompréhension entre les priorités attendues et celles mises en oeuvre.
C'est une colère contre la politique qui devient un fardeau, qui divise, qui donne le sentiment d'accepter qu'une vie puisse partir de rien pour terminer … nulle part et en plus il faudrait payer de plus en plus cher avec les impôts pour parcourir ce chemin.
Cette colère est d'autant plus forte qu'elle ne s'exprime plus en public comme s'il y avait des choses qui fâchent tant qu'elles mériteraient de rester rentrées avant de sortir parce qu'elles ne pourront pas rester étranglées indéfiniment.
Ces colères sont très nombreuses mais les véritables causes sont au nombre de deux :
– ailleurs ils laissent une place au "Yes we can". Ici, c'est le "yes, we scan". Une seule lettre qui change tout.
C'est cette lettre qui symbolise l'échec d'une formation politique (l'UMP 38) qui refuse
de faire vivre le choix local pour s'en remettre à Paris où une instance d'appareil scanne les candidats pour choisir le "mieux pensant".
C'est Paris qui scanne les dirigeants locaux du PS et qui impose à Geneviève Fioraso d'être la Présidente du comité de soutien de … Jérôme Safar qu'elle déteste "cordialement" depuis si longtemps et qu'elle n'acceptait pas de croiser à la mairie de Grenoble depuis plus de 10 mois avant sa nomination ministérielle.
C'est Paris qui scanne tout, qui administre, qui impose, qui règlemente de plus en plus à l'opposé des perspectives de "démocratie à portée de la main" que Jacques Delors louait à la tête de son Club Echanges et Projets au début des années 80 au moment de la décentralisation.
Mais ce sont aussi des citoyens qui acceptent facilement, qui se rangent docilement même aux choix qu'ils n'aiment pas parce qu'il ne faut pas … prendre le risque de déplaire. Et dans ce contexte quelle triste surprise de voir aussi peu de jeunes rebelles avoir la persuasion que le non est la meilleure affimation de soi dans des circonstances d'une telle nullité.
Ailleurs, il y a le choix pour être différent. Ici, avec cette mentalité, c'est 1984. Des instances lointaines anonymes décident et attendent la discipline en retour : tout le monde assis bien sagement, en ordre de marche sans le moindre faux pas, récitant les messages bien rodés … bref : c'est 1984 et ce livre si prophétique de George Orwell.
– Mais cette "mentalité" est à l'opposé de tout le tempérament des dauphinois. Ils ont été les précurseurs de la révolution de 1789.
L'exposition universelle de la Houille Blanche annonce en 1925 un nouvel âge de l'Industrie.
En 1940, c'est le département qui compte le plus de députés à refuser de donner les pleins pouvoirs à Pétain. En 1944, de Gaulle signe le décret de Ville compagnon de la Libération.
…
Toute l'Histoire locale est parsemée du refus de l'ordre intangible, du refus des ordres venus d'ailleurs et surtout "d'en haut".
Ici, le choix se fait localement et souvent dans l'indiscipline.
Il se construit dans l'engagement individuel.
Il se vit dans la liberté de chacun.
C'est là, la promesse de Grenoble.
A voir les contacts sur le terrain, 2014 n'est pas prêt d'être 1984.
DB
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